Lisons un texte vraiment troublant dans Mt 7.21-23 :
21 Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ?
Savez-vous combien il y a de chrétiens dans le monde en ce moment ? Il y a exactement 2 milliards et 18 millions de chrétiens, toutes églises confondues, ce qui correspond à un 1/3 de la population mondiale. Cela signifie que 2 milliards et 18 millions de personnes proclament, confessent, prient, et chantent régulièrement : Seigneur, Seigneur ! dans des multitudes d’églises répandues sur toute la surface de la terre ; et tous croient ou espèrent un jour aller au ciel.
Mais Jésus dit clairement au v.21 que ces 2 milliards et 18 millions de chrétiens n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, c’est-à-dire que certains découvriront avec stupeur que la gloire éternelle de Dieu leur sera refusée. Vous comprenez que les chiffres que je donne en sont valables qui si, au retour de Jésus, il y ait encore 2 milliards et 18 millions de chrétiens sur terre. Il peut y en avoir mois ou plus...Peu importe, ce qui compte c’est que tous n’entreront pas dans le royaume des cieux. C’est troublant n’est-ce pas ?
Pourquoi Jésus parle-t-il ainsi ? Je crois que l’intention du Seigneur, c’est de nous montrer qu’il ne suffit pas d’être un membre d’une église pour aller au ciel, mais qu’il faut faire, pour reprendre ses parole « la volonté de mon Père qui est dans les cieux ». En d’autres mots, sans l’obéissance à Dieu, le ciel restera fermé, même pour des chrétiens baptisés, qui lisent leur Bible et qui prient...
Ensuite, Jésus décrit comment réagiront ces nombreux chrétiens qui verront que le ciel leur est fermé : ils présenteront un argument pour prouver qu’ils sont de vrais et bons chrétiens, et qu’ils devraient pouvoir entrer dans le royaume éternel. L’argument repose sur le travail accompli au nom du Seigneur, et qui se caractérise par différents dons spirituels tels que : prophétiser, chasser des démons et accomplir des miracles. Certains disent que ces gens mentent, qu’ils n’ont jamais fait ce qu’ils prétendent. Mais ce n’est pas possible qu’ils mentent, et ceci pour deux raisons :
1°) Parce qu’au jour du jugement, personne ne pourra mentir devant celui qui est la vérité.
2°) Parce que Jésus ne les contredit pas et ne les traite pas de menteurs. Pensez-y. Tout ce qui est dit dans notre texte correspond à la réalité de l’expérience des gens concernés. Ce qui est troublant, c’est que ces chrétiens qui ne sont pas admis au ciel, donc qui ne sont pas sauvés, ressemblent à des chrétiens pentecôtiste ou charismatiques, c’est-à-dire des chrétiens actifs dans un ministère accompagné de signes miraculeux.
Je vous en supplie : n’y voyez pas de ma part un parti pris dans ce que je viens de dire. En parlant ainsi, je ne pointe pas un doigt accusateur vers les pentecôtistes ou les charismatiques, ayant moi-même vécu une grande partie de ma vie chrétienne dans ces deux milieux. Je connais l’expérience pentecôtiste et charismatique de façon personnelle. Je sais ce que veut dire « parler en langues », « prophétiser », « imposer les mains aux malades », etc. Mais avouez que dans les propos de Jésus, les chrétiens qui sont visés, semblent bien appartenir à ces milieux. Bien sûr, il n’y a pas que dans les milieux pentecôtistes et charismatiques que des croyants font ce qui est décrit dans notre texte, mais admettez que c’est surtout là que l’on voit ce type de manifestations. Quoi qu’il en soit, ce sont des croyants qui confessent prophétiser, chasser des démons et accomplir des miracles, qu’os soient ou non pentecôtistes ou charismatiques, et pourtant, Jésus leur dira de façon franche et publique : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. Ce qui signifie : « Peu importe ce que vous avez fait, vous avez vécu loin de moi et dans la rébellion : je ne peux vous recevoir dans le ciel ! ». Ce n’est quand même pas rien, il y a de quoi se poser des questions...
Si j’interprète correctement ce que Jésus déclare ici, c’est qu’un grand nombre de chrétiens croient qu’ils sont sauvés, alors qu’ils ne le sont pas, parce qu’ils s’appuient sur ce que dit leur église, et non sur ce qu’il dit, lui, dans sa parole. Ce sont des chrétiens qui vivent dans la désobéissance. A ce stade, permettez-moi de vous dire que le mot « chrétien » n’est pas un gage de sécurité en ce qui concerne le salut. Ce n’est pas parce que quelqu’un se réclame d’être chrétien, qu’il est forcément sauvé. Jésus dit également que nos expériences spirituelles dans le domaine des charismes ne prouvent pas que nous sommes sauvés. Le seul fondement de notre salut, c’est notre relation avec Jésus, et non pas ce que nous faisons en son nom.
La phrase « Je ne vous ai jamais connus » ne veut pas dire que Jésus ne savait pas qui était ces gens, mais cela signifie qu’il n’avait jamais eu une relation intime avec eux, qu’ils lui étaient étrangers, et qu’ils étaient en rébellion avec lui. Et c’est là où beaucoup de chrétiens se trompent : ils confondent « rencontre » et « relation ». Beaucoup ont rencontré Jésus un jour (= ils ont été touchés par lui !), mais ils n’ont jamais développé une relation avec le Seigneur.
La mode est aux « selfies ». Vous savez de quoi je parle n’est-ce pas ? Ce sont ces clichés instantanés que l’on prend avec son Smartphone. C’est devenu une pratique courante aujourd’hui. On dirait même qu’ils ont remplacé les autographes. De nos jours, si vous rencontrez une star, que ce soit de la chanson ou du cinéma, ou d’un domaine quelconque, vous pouvez lui demander de poser pour un selfie avec vous, et elle peut l’accepter, parce que c’est vraiment à la mode. Si je fais un selfie avec une célébrité, je peux dire que je l’ai rencontrée, mais je ne peux pas prétendre pour autant que je la connais. Pour connaître quelqu’un, il faut établir avec lui une relation d’intimité et le fréquenter régulièrement.
Excusez-moi, mais je pense que beaucoup de chrétien ont juste fait un « selfie » avec Jésus : ils ont prié la prière du pécheur, ils ont été baptisés, ils ont parlé en langues, ils ont prophétisé et ils chantent des louanges, mais ils n’ont aucune relation intime avec lui ! Ces chrétiens font des choses en se servant du nom de Jésus, mais ils les font pour leur satisfaction personnelle, et non en obéissant à ce que veut le Seigneur. Et parce qu’ils ont du succès, ils croient que Jésus est content d’eux, alors qu’il n’y a aucune relation entre eux et le Seigneur...Ils le découvriront ce jour-là !
Certaines églises sont aveuglées par les réussites qu’elles expérimentent, et considèrent ces succès comme un signe d’approbation de Jésus, alors que ce que le Seigneur veut par-dessus tout, c’est d’avoir une relation avec ces communautés. L’Eglise de notre génération est largement représentée par l’église de Laodicée du 1er siècle, et à laquelle Jésus adresse une lettre d’avertissement et d’exhortation dans Ap 3.14-17 :
14 Ecris à l’ange de l’Eglise de Laodicée : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu :
15 Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant !
16 Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.
Tout d’abord, Jésus écrit à cette église en connaissance de cause : il est le témoin fidèle et véritable, c’est-à-dire qu’il voit ce qui se passe dans cette église. D’ailleurs, il ajoute au v.15 : « Je connais tes œuvres ». Le diagnostic du Seigneur est terrible au v.16 : tu es tiède ! Le tiède se situe entre le froid et le chaud. C’est l’image de l’Eglise qui est juste comme il faut : elle se réunit, prêche la Parole, chante des louanges, s’occupe des jeunes et des enfants, etc. Mais il n’y a plus la gloire de la présence de Dieu au milieu d’elle ! Ce n’est plus la sainte crainte qui saisit lorsqu’on entre au milieu d’elle, mais on a le souffle coupé devant la modernité de son infrastructure et l’ambiance d’une salle de concert digne des plus grands professionnels du Show-business. Quand l’Eglise ressemble au monde, ce n’est plus l’Eglise...
Même s’il y a beaucoup de monde dans cette église, le nombre de vraies et profondes conversions est faible. Ceux qui y viennent ressortent comme ils sont venus : ils ne sont plus convaincus de la présence de Dieu, ils trouvent juste que « c’était un super culte, avec une ambiance formidable », et l’église se contente de cela... Et c’est ainsi qu’il y a aujourd’hui des « Megachurch » (les très grandes églises de plusieurs milliers de membres !). Nombreux sont ceux qui croient que le nombre définit la validité et le succès d’une église. Personnellement, je n’en suis pas sûr. Je ne dis pas qu’une église ne peut pas être grande, mais quand elle prend l’allure d’une puissante organisation, où toutes sortes de moyens techniques et promotionnels sont utilisés, je doute que le Seigneur Jésus en soit toujours le chef. L’Eglise ne peut pas ressembler au monde. Encore une fois, quand l’Eglise ressemble au monde, ce n’est plus l’Eglise...
Après le diagnostic, vient le verdict à la fin du v.16 : je te vomirai de ma bouche. Pouvons-nous accepter que le Seigneur rejette des églises locales qui ne se comportent pas comme il le veut lui ? Et pourtant, c’est ce qu’il dit ici... Le drame, c’est que beaucoup d’églises, donc beaucoup de chrétiens, ne savent pas comment le Seigneur les voit réellement. Parce qu’elles ont un local, une organisation, une ambiance, etc. les églises croient qu’elles ont réussi et ont l’approbation de Jésus. Mais c’est faux !
Si nous sommes très actifs pour Jésus, mais que nous n’avons pas une relation intime avec lui, il nous considère comme étant « malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu... (v.17). Mais le Seigneur nous appelle à changer. Il déclare dans Ap 3.18 : je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies.
Quand Jésus nous « conseille d’acheter », cela signifie qu’il y a un prix à payer. On ne retrouve pas l’intimité avec Jésus en claquant des doigts et en chantant une louange qui nous donne de frissons. Selon cette lettre adressée à l’église de Laodicée, nous devons payer le prix pour obtenir trois choses bien précises :
1) « De l’or éprouvé par le feu ». Avant d’en parler, il faut noter que c’est « de moi », donc de Jésus que nous devons les acheter. Que représente cet or éprouvé par le feu ? L’apôtre Pierre nous donne la réponse dans 1 P 1.7 : Afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
L’or éprouvé par le feu, c’est la FOI que nous devons avoir dans notre cœur. Cette FOI doit être pure et solidement ancrée sur la vérité de la parole de Dieu. Elle doit être une foi qui a subi le test de l’épreuve, et qui s’est affiné dans le creuset de la souffrance. Trop de chrétiens ont une foi émotionnelle, basée sur ce qu’ils ont ressenti lors d’une expérience agréable, et non sur ce que Dieu a dit. Vous ne découvrez la foi en ce que Dieu a dit que lorsque vous acceptez que vos émotions et votre ressenti soit éprouvé d’une manière ou d’une autre.
2) « Des vêtements blancs ». C’est le symbole d’une vie de sainteté et de pureté devant Dieu et parmi les hommes selon Ap 7.13-14 :
13 Et l’un des vieillards prit la parole et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ?
14 Je lui dis : Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau.
Si nous voulons avoir une relation intime avec Jésus, il est absolument nécessaire que notre vie soit vécue dans la sainteté et sans compromis. Beaucoup de chrétiens ne réalisent pas que sans une vie pure, il n’y a pas de communion avec Dieu, car le Ps 24.3-4 déclare :
3 Qui pourra monter à la montagne de l’Eternel ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? —
4 Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur ; Celui qui ne livre pas son âme au mensonge, Et qui ne jure pas pour tromper.
3) « Un collyre pour oindre tes yeux ». Cela signifie que tout chrétien doit avoir les yeux spirituels ouverts pour voir et comprendre la vérité. Voici comment l’apôtre Paul nous exhorte à prier notre Père céleste dans Ep 1.18 : Qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints...
Après avoir exhorté les chrétiens de Laodicée à payer le prix pour une foi pure, une vie sainte et l’illumination de leurs yeux spirituels, Jésus leur adresse un avertissement solennel dans Ap 3.19 : Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi. Nous apprenons ici que le Seigneur exerce sa discipline envers ceux qui sont sensés lui appartenir parce qu’il les aime. Plus que jamais, Jésus appelle les chrétiens à se repentir de leur manque de piété et de dévotion à son égard, de leur mondanité et de leur légèreté. Voici ce qu’il dit dans Ap 3.20-22 :
20 Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.
21 Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.
22 Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises !
Si Jésus frappe à la porte d’une église, c’est qu’il n’est pas à l’intérieur de cette église. Cela signifie qu’il n’y a pas de relation entre les chrétiens et lui, sinon il serait dans l’église avec eux. Il se tient dehors et attend que quelqu’un entend sa voix et lui ouvre la porte pour qu’il entre afin d’établir une relation intime avec cette personne. Cette relation intime est illustrée par le souper. Dans l’antiquité, partager sa table avec quelqu’un était une des marques les plus évidentes de l’intimité que l’on avait avec cet individu.
Notons que celui qui entendra la voix de Jésus et lui ouvrira la porte pour souper avec lui, ce sera lui le vainqueur qui partagera le trône avec le Seigneur, c’est-à-dire qui entrera dans le ciel pour l’éternité. Cet appel n’est pas un programme d’hommes ou d’églises, mais c’est ce que le Saint-Esprit dit aux Eglises d’aujourd’hui. Qui seront ceux qui passeront de la rencontre à la relation ? C’est ce que Jésus attend de nous, comme le dit l’apôtre Jean dans 1 Jn 2.28 : Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu’il paraîtra, nous ayons de l’assurance, et qu’à son avènement nous ne soyons pas confus et éloignés de lui.
Il est temps de s’examiner. Qu’il y a-t-il entre Jésus et vous ? Une rencontre ou une relation ? Ne vous vanter pas de l’avoir rencontré un jour, mais demandez-vous si aujourd’hui – au moment où vous lisez ces lignes – vous avez une vraie relation avec lui, une relation empreinte de foi, de pureté et de révélation. Il est grand temps de se réveiller. Ne faites pas partie de ceux auxquels le Seigneur s’adresse dans Mt 7.23, en leur disant : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité.
A bientôt...
Merci pour cet enseignement plein de vérité. Dieu vous bénisse abondamment. Amen