Qu’est-ce que le courage ?
L’Encyclopédie en ligne Wikipédia le définit ainsi : « Le courage est une vertu qui permet d'entreprendre des choses difficiles en surmontant la peur, et en affrontant le danger, la souffrance et la fatigue. »
Au cours de ma lecture quotidienne de la Bible, j’ai été fortement impressionné par une parole de Jésus, parole à laquelle je n’avais jamais prêtée attention dans les années passées.
Mt 9.2 : Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Prends courage, mon enfant, tes péchés sont pardonnés.
Mt 9.22 : Jésus se retourna, et dit, en la voyant : Prends courage, ma fille, ta foi t’a guérie. Et cette femme fut guérie à l’heure même.
Dans le même chapitre, Jésus s’adressant à différentes personnes, leur dit la même chose : prends courage ! En d’autres termes, il les appelle à « surmonter leur peur, à affronter le danger et à entreprendre des choses difficiles ». Notons que le courage ouvre la porte au pardon des péchés et à la guérison du corps. Il semble que le courage favorise le miracle, et même le plus grand d’entre eux : le pardon des péchés.
Le courage ne nous qualifie pas pour mériter quelque chose de la part de Dieu, mais c’est une disposition d’esprit qui nous met en position de recevoir ce que Dieu nous donne dans sa grâce. Jésus adressera même à ses disciples un appel au courage pour qu’ils puissent affronter les problèmes qu’ils rencontreront dans un monde hostile à leur foi. Nous lisons dans Jn 16.33 : Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde.
Plus tard, le Seigneur renouvellera cette exhortation à l’apôtre Paul qui faisait justement face à une grande opposition dans la proclamation de l’évangile, dans Ac 23.11 : La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul, et dit : Prends courage ; car, de même que tu as rendu témoignage de moi dans Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage dans Rome.
Dans ces quatre citations, toutes émanant de la bouche de Jésus, nous voyons qu’il s’agit d’un appel à l’action. Jésus dit « PRENDS ou PRENEZ COURAGE ». Il s’agit de quelque chose que nous devons faire, car cela ne va pas nous tomber dessus spontanément. Le verbe « prends/prenez » est significatif : il faut saisir le courage, car il ne viendra pas à nous tout seul. Si nous ne le prenons pas, nous ne l’aurons pas. C’est aussi simple que cela.
Il me semble qu’aujourd’hui, nous avons besoin de comprendre la nécessité du courage comme vertu à posséder et à développer. Nous oublions trop vite que la vie avec Christ demande de la discipline personnelle, dont l’ingrédient le plus nécessaire est sans aucun doute le courage. Habituellement quand on pense aux vertus chrétiennes, on cite l’amour, la compassion, la sainteté, la fidélité, etc. mais pas le courage. Cependant, ne pourrions-nous pas dire que lorsqu’il est difficile d’aimer, difficile de faire preuve de compassion, difficile de garder notre niveau de sainteté et de fidélité, que c’est à ce moment précis qu’il faut « prendre courage » pour faire ce que nous trouvons difficile à faire ?
N’est-ce pas le courage qui va nous fournir l’énergie pour continuer d’avancer quand tout nous dit de laisser tomber ? N’est-ce pas le courage qui nous motive à persévérer même lorsque nos attentes sont déçues ? Et je peux même dire que Dieu permet que nous soyons déçus, afin que nous sachions jusqu’où nous sommes prêts à aller avec lui...
Lorsque nous sommes tentés de baisser les bras, parce que cela devient difficile, posons-nous la question : est-ce que je fais preuve de courage dans cette circonstance ? A ma grande surprise, j’ai découvert que le mot courage apparaît 49 fois dans la Bible. Cela indique son importance et sa nécessité dans la vie de la foi. Par exemple, nous lisons ceci dans 2 Co 4.16 : C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour.
Paul dit que malgré les années qui passent et la diminution de notre énergie naturelle et physique, nous gardons courage pour continuer d’avancer, car la course n’est pas finie. Un chrétien à la retraite, ça n’existe pas ! Notre foi et Notre piété ne doivent jamais cesser d’être opérationnelles. Il y a aussi cet autre texte important dans Hé 12.5 : Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend. Ce verset dit que lorsque le Seigneur en personne nous discipline par différentes réprimandes, souffrances et épreuves, nous ne devons pas perdre courage. Au contraire, nous devons savoir que Dieu nous discipline pour notre bien, car il nous traire comme des fils.
Oui, nous devons développer cette qualité d’âme qui nous pousse à ne pas abandonner, surtout lorsque la bataille devient rude. Nous avons besoin de cette passion qui nous fait avancer, coute que coute, en ayant toujours les yeux fixés sur Jésus. Cette qualité d’âme et cette passion, c’est le courage. Mais la question est : où trouver et comment développer ce courage ? Pour y répondre, dirigeons-nous vers le passage biblique de référence sur le courage, et qui se trouve dans Jo 1.6-9 :
6 Fortifie-toi et prends courage, car c’est toi qui mettras ce peuple en possession du pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner.
7 Fortifie-toi seulement et aie bon courage, en agissant fidèlement selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a prescrite ; ne t’en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras.
8 Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras.
9 Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage ? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras.
Rappelons le contexte. Josué doit succéder à Moïse, afin de conduire le peuple d’Israël dans le pays de la promesse. Ce n’était pas une mince affaire, aussi Dieu lui donne-t-il une série de mesures à prendre afin d’être capable de s’acquitter de sa tâche. Je voudrais relever trois choses, avant de commenter ce passage :
Tout d’abord, sachons que la conquête de la terre promise n’est pas une image du ciel, car le ciel n’est pas à conquérir, il est offert par grâce. En réalité, cette conquête illustre les efforts à fournir pour vivre une vie de piété et de sainteté dans le royaume spirituel de Jésus, pendant que nous sommes sur terre.
Ensuite, toute conquête, que ce soit celle de Josué ou la nôtre en tant que chrétiens, est le résultat du courage dont il faut faire preuve dans le combat de la foi. Ce n’est pas pour rien si le mot courage apparaît à trois repises dans ces quatre versets...
Et enfin, il faut le souligner, l’absence de courage peut être la cause, non seulement de l’échec dans la vie chrétienne sur cette terre, mais aussi de la condamnation éternelle, lorsque quelqu’un n’a pas osé se soumettre à jésus ici-bas. C’est ainsi que nous pouvons comprendre Ap 21.8 : Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. N’est-il pas inquiétant que le Seigneur mette au même niveau de responsabilité de leur perdition éternelle, les lâches (= ceux qui sont sans courage) et les meurtriers ? Tous les deux subiront la seconde mort... Qu’est que Dieu nous dit, à nous aussi, lorsqu’il s’adresse à Josué ? Il nous enseigne que le courage repose sur quatre choses :
1. Le courage repose sur un clair appel de Dieu
6 Fortifie-toi et PRENDS COURAGE, car c’est toi qui mettras ce peuple en possession du pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner.
Il n’y a pas de courage en dehors de l’appel de Dieu, tout comme il n’y a pas de foi en dehors des défis auxquels nous pouvons être confrontés. Dieu appelle clairement Josué à terminer la tâche que Moïse avait commencée : « c’est toi » !
Dieu adresse un double appel à l’homme : le premier concerne le salut de son âme, afin qu’il obtienne la paix de la réconciliation avec Dieu. Demandons-nous si nous avons répondu à cet appel initial. De notre réponse dépend notre accès au courage, qui est le fruit d’une âme en repos, selon Mt 11.28 : Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.
Le second appel de Dieu est celui de notre consécration le servir. N’oublions jamais que nous sommes sauvés pour servir. C’est ce que nous rappelle l’apôtre Pierre dans 1 P 2.9 : Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.
Josué découvre que Dieu avait prévu qu’il serait le remplaçant de Moïse, car la disparition d’un instrument humain n’arrête pas le plan de Dieu. Dieu n’appelle pas des hommes qualifiés, mais il qualifie les hommes qu’il appelle. Dieu dit en substance à Josué : « Oublies Moïse, c’est toi que j’appelle maintenant, j’ai un travail pour toi ! ». Qu’en est-il de nous aujourd’hui ? L’apôtre Paul nous le dit dans Ep 2.10 : Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.
Quelles sont les bonnes œuvres que Dieu a préparées pour nous ? Nous devons faire preuve de courage et répondre à cet appel que Dieu nous adresse. C’est à nous d’être actifs pour le Royaume maintenant.
2. Le courage repose sur une intense communion avec Dieu
9 Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et PRENDS COURAGE ? Ne t’effraie point et ne t’épouvante point, car l’Eternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras.
Josué devait puiser son courage dans la conscience qu’il avait de la présence de Dieu avec lui, c’est pourquoi le Seigneur lui dit : « l’Eternel, ton Dieu, est avec toi ». Cela signifie que Josué devait chercher avant tout le secours de la présence de Dieu pour s’acquitter de sa tâche, plutôt que de regarder à ces capacités personnelles. Quelqu’un a dit : « Ne demandez pas à Dieu une tâche égale à votre puissance, mais demandez une puissance égale à votre tâche ».
2 Ch 6.14 : Tu gardes l’alliance et la miséricorde envers tes serviteurs qui marchent en ta présence de tout leur cœur ! C’est par une communion intime et intense avec Dieu que nous développons le courage. Le Saint-Esprit fera naître ce courage dans notre cœur parce que nous aurons passé du temps dans la présence vivifiante du Seigneur.
3. Le courage repose sur une détermination ciblée
6 Fortifie-toi et prends courage...
7 Fortifie-toi seulement et aie bon courage...
9 Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage ?
Le fait que Dieu insiste à trois reprises sur la nécessité du courage, et qu’il y ajoute à chaque fois la notion d’être fort, c’est parce qu’il veut que Josué soit réellement déterminé à remplir la mission à laquelle il est appelé. Il n’y a pas de « peut-être » dans l’appel que Dieu adresse à Josué. C’est lui qui doit faire entrer le peuple dans la terre promise. Il doit se focaliser sur sa cible : le pays promis ; être fort, prendre courage et passer à l’action ! Quand nous avons quelque chose à faire pour Dieu, nous devons le faire en étant déterminés selon Ja 1.6-8 :
6 ...Celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre.
7 Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur :
8 c’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies.
4. Le courage repose sur l’ancre de la Parole de Dieu
7 Fortifie-toi seulement et aie bon courage, en agissant fidèlement selon toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a prescrite ; ne t’en détourne ni à droite ni à gauche, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras.
8 Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ; médite-le jour et nuit, pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ; car c’est alors que tu auras du succès dans tes entreprises, c’est alors que tu réussiras.
Notre capacité à développer une attitude de courage dans notre vie chrétienne dépend de la relation que nous entretenons avec la Parole de Dieu. Celle-ci doit être comme une ancre qui maintient notre âme accroché l’appel de Dieu pour nous. Le v.8 indique les trois axes de notre relation avec la Parole :
a) Se nourrir constamment de la Parole
« Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche ». C’est une façon de dire qu’il fallait la citer le plus souvent possible pour qu’elle remplisse la mémoire et la pensée. Or, pour la citer, il faut soit la lire, soit l’entendre, ce qui implique de se nourrir spirituellement de la Parole. De plus, la bouche est le moyen que nous utilisons pour nous nourrir, ce qui renforce l’idée que la Bible doit être notre nourriture quotidienne. Nous n’avons plus aucune excuse aujourd’hui, à l’ère numérique, d’être sous-alimentés spirituellement.
Col 3.16 : Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs sous l’inspiration de la grâce.
Ce verset est parfois mal compris. Paul ne dit pas qu’il faut, d’un côté, se remplir de la Parole, et d’un autre, chanter les louanges. Non ! il ne change pas de sujet : la place de la Parole dans notre cœur, qui doit être alimentée par la même Parole de Christ sous forme chantée, par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels.
b) Entretenir une réflexion profonde sur la Parole
« Médite-le jour et nuit ». Méditer implique la réflexion sur un sujet précis. Je ne dois pas me limiter à lire ou entendre la Parole, mais je dois également réfléchir sur ce que cette Parole me dit.
2 P 3.1 : Voici déjà, bien-aimés, la seconde lettre que je vous Écris. Dans l’une et dans l’autre je cherche à Éveiller par des avertissements votre saine intelligence.
Pierre dit qu’il a écrit ses deux lettres pour éveiller l’intelligence de ses lecteurs. Le mot traduit par intelligence (= dianoia) désigne « la pensée et la faculté de compréhension ». Nul doute que Pierre voulait que les destinataires de ses lettres réfléchissent sur ce qu’il leur avait écrit, et ne se limitent pas seulement à lire.
2 Ti 2.7 : Comprends ce que je dis, car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses.
Le verbe grec traduit par comprends ici signifie « penser, faire attention à, réfléchir, considérer ». Nous devons penser – ou réfléchir – pour comprendre quelque chose. Cela ne se fait pas tout seul, il doit y avoir un effort de notre part.
c) Mettre en pratique la Parole
« Pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit ». Les deux pas précédents (= se nourrir et réfléchir) visait ce but précis : pratiquer ! Cela coule de source : Dieu nous a donné sa Parole, non pour que nous l’admirions ou soyons d’accord avec elle, mais pour que nous la mettions en pratique, selon Ja 1.22-25 :
22 Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements.
23 Car, si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel,
24 et qui, après s’être regardé, s’en va, et oublie aussitôt comment il était.
25 Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n’étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l’œuvre, celui-là sera heureux dans son activité.
Ce texte est suffisamment clair : nous devons obéir à ce qui est écrit ! Donc, si nous voulons être des hommes et de femmes de courage dans notre marche avec Christ, souvenons-nous de ces quatre choses :
1. Le courage repose sur un clair appel de Dieu
2. Le courage repose sur une intense communion avec Dieu
3. Le courage repose sur une détermination ciblée
4. Le courage repose sur l’ancre de la Parole de Dieu
Que Dieu puisse voir en chacun de nous ce courage qui a caractérisé les héros de la foi au fil des générations.
A bientôt ...
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