Pr 18.12 : Avant la ruine, le cœur de l'homme s'élève ; mais l'humilité précède la gloire.
Dans nos deux précédents articles, nous avons découverts les panneaux indicateurs qui montrent que nous sommes sur la route de l’orgueil. L’objectif de ces études était de vous avertir afin que, si vous reconnaissez que vous êtes sur la route de l’orgueil, vous fassiez demi-tour, et que vous décidiez d’emprunter la route de l’humilité. Tout comme pour l’orgueil, il y a plusieurs balises sur la route de l’humilité. Je veux vous les présenter afin que vous entriez dans cette vie d’humilité qui plait à Dieu, lequel veillera à ce que vous soyez élevé au temps convenable dit l’apôtre Pierre (1 P 5.6).
Balise N°1 : Adhérer aux règles bibliques de la soumission
Il est triste de constater que dans la société actuelle, la soumission est devenue une notion contre-culturelle. C'est triste parce que cette mentalité moderne entrave notre capacité à être le genre de chrétiens que nous sommes censés être. La Bible enseigne que chacun d'entre nous a le devoir d'être soumis. Je pense qu’il est utile de rappeler le principe général exposé par 1 P 5.5, principe selon lequel nous devons tous faire preuve d’humilité : Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d'humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles.
J'ai mis le mot « tous » en majuscule pour nous aider à garder à l'esprit que chacun d'entre nous doit se soumettre par souci d’humilité. Bien sûr, il s’agit de se soumettre non pas à chaque personne qui touche notre vie, mais à certaines personnes que Dieu a désignées de manière appropriée. Je vais être clair : sans la soumission biblique, personne ne peut être vraiment humble. La question est : quel est donc le dessein de Dieu en matière de soumission ? La Bible est plutôt précise à ce sujet. Un coup d'œil aux mots « soumettre » et « soumis », que l'on trouve dans la plupart des concordances biblique, révèle de nombreux principes de soumission que les chrétiens doivent connaître. Voici quelques exemples parmi les plus connus :
Les citoyens doivent se soumettre à leur gouvernement, selon 1 P 2.13-14 : Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie parmi les hommes, soit au roi comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien.
Les employés doivent se soumettre à leurs supérieurs hiérarchiques, selon 1 P 2.18 : Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d'un caractère difficile.
Les épouses doivent se soumettre à leurs maris, selon 1 P 3.1 : Femmes, soyez de mêmes soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n'obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes.
Les jeunes doivent se soumettre aux plus âgés, selon 1 P 5.5 : De mêmes, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens.
Je remarque que ces instructions sur la soumission se trouvent toutes dans la lettre de Pierre, ce qui indique l’importance que l’apôtre donnait à cette caractéristique de l’humilité. Il l’enseignait de façon systématique, au point de souligner les différents domaines de la vie où cette soumission devait se manifester. Bien sûr, il y aurait beaucoup de choses à dire sur la teneur de la soumission, afin de ne pas la confondre avec une attitude d’esclave asservi... Par exemple, quand l’apôtre demande aux femmes d’être soumises à leurs maris, il ne parle pas d’une servitude à leur volonté souveraine, mais d’une attitude de douceur et de sagesse qui touche le cœur de leur conjoint et apporte un témoignage positif à la puissance de l’Evangile. C’est ce que signifie la phrase « ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes » (1 P3.1).
Donc, il est important de comprendre la nature exacte de la soumission dans les domaines où elle doit s’appliquer. Ces versets ne proposent que cinq applications bibliques de la soumission, mais il en existe bien d'autres. Chacune d'entre elles montre que les personnes humbles se soumettent volontiers à ceux que Dieu a placés en position d’autorité. Savoir quand et comment se soumettre, devrait devenir une composante automatique de notre style de vie. Je pense, par exemple, au grand apôtre Paul sur l'île de Malte. Les gens autour de lui, tout juste rescapés d’un naufrage, avaient froid et étaient mouillés. Alors, qu'a fait Paul ? Il est sorti et a ramassé du bois pour faire du feu (Cf. Ac 28.1-3). Il ne s’est ni vanté ni caché derrière son titre, comme le font tant de ministres de l’Evangile aujourd’hui, mais il a fait preuve d’humilité et s’est soumis au besoin des autres. C'est ce genre de comportement qui a permis à Dieu de l'élever.
Balise N°2 : Comprendre le rôle du Saint-Esprit
Je suis fermement convaincu que le contact personnel avec le Saint-Esprit et son activité dans nos vies, est absolument essentiel pour que chacun d'entre nous atteigne la véritable humilité que Dieu désire. Être rempli du Saint-Esprit ne devrait pas être uniquement une expérience occasionnelle d’extase dans l’adoration, cela devrait être une condition continue. Rappelez-vous de ce que Paul a dit dans Ep 5.18 : Ne vous enivrez pas de vin: c'est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l'Esprit. Je le répète : l'ivresse ne dure qu'un jour, il faudra boire le lendemain pour renouveler l’état d’enivrement. Les auteurs de la Bible ont choisi d'utiliser cette analogie pour désigner le fait d'être rempli du Saint-Esprit. Cela signifie tout simplement que nous devons chercher à être remplis du Saint-Esprit chaque jour.
Lorsque votre vie est caractérisée par l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance (Ga 5.22), c'est le résultat de l'action du Saint-Esprit en vous. Quel est le rapport avec l'humilité ? Supposons que vous fassiez de très bonnes choses aujourd'hui. Pourquoi les faites-vous ? Si vous êtes rempli du Saint-Esprit, vous dites : « Merci, Seigneur ! ». En d'autres termes, vous n'attribuez pas certains accomplissements à une qualité supérieure et inhérente que vous posséderiez. Non ! Au contraire, vous reconnaissez que le Saint-Esprit vous a donné les moyens de les accomplir.
Eh bien telle est la signification du fruit de l'Esprit ! Lorsque votre vie est caractérisée par l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance (Ga 5.22), c'est le résultat de l'action du Saint-Esprit en vous, la preuve qu’il a produit en vous des comportements dont vous ne seriez pas capables par vos seules capacités. C'est à Dieu que revient le mérite, pas à vous, vous en êtes conscient. Si vous vous exercez régulièrement à penser de la sorte, vous empruntez alors la voie de l'humilité.
Balise N°3 : Découvrir vos dons spirituels
J’en profite pour vous informer que dans le Cycle Ephésiens, nous avons commencé une étude sur les 22 dons spirituels dont parle le Nouveau Testament, et que nous avons classés en trois catégories : 1) Les dons de motivation. 2) Les dons de manifestation. 3) Les dons de ministère ou de gouvernement. Cliquez sur ce lien si vous voulez avoir plus d’informations sur notre plateforme de formation biblique en ligne :
Dans un rapport de recherche de George Barna, le fondateur de The Barna Group, une société d'études de marché spécialisée dans l'étude des croyances et du comportement religieux des Américains, il annonce que le niveau de connaissance pratique des dons spirituels a chuté de façon dramatique parmi les croyants au cours d'une période de cinq ans depuis le début des années 2000. Il s'agit d'une information surprenante car elle souligne la menace d'handicap qui pèse sur le service dans les églises locales, ce qui aura pour effet d'affaiblir l'ensemble du mouvement chrétien, et pas seulement en Amérique. En fait, pour être honnête, c’est ce qui arrive en ce moment même...
Je ne dis pas qu’il n’y a plus de conversions, mais dans son ensemble les églises européennes se sont affaiblies, même les églises pentecôtistes et charismatiques. On y parle d’une puissance...peu expérimentée ! Les églises charismatiques et pentecôtistes ressemblent à des salles de spectacles très bien équipées, mais il y a un tel manque de puissance, qu’un prédicateur d’un pays où sévit la persécution, ayant rendu visite à une grande église aux Etats-Unis s’est écrié : « Waouh ! C’est incroyable tout ce que vous pouvez faire sans la présence et la puissance de Dieu... » C’est hélas vrai ! L’Eglise offre de bons divertissements, mais elle manque cruellement de la réalité de Dieu. Elle ressemble à « The Voice » avec ses chanteurs vedettes, mais l’authentique Voix de Dieu est rare, autant que l’est sa puissance...
Mais ce n’est pas mon sujet aujourd’hui. Dans cet article, je veux me concentrer sur la manière dont une compréhension incomplète des dons spirituels peut affecter l'humilité. Permettez-moi de citer une fois de plus Ro 12.3 : Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de n'avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. La Bible nous instruit à penser sobrement à notre propre sujet, car Dieu a donné à chacun une mesure de foi. Mais quelle est-elle cette mesure de foi ? Les versets suivants soulignent que nous sommes tous membres du corps du Christ et donc placés différemment (v.4-5). Puis, Paul fait cette déclaration magistrale au v.6 : Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui...
Et jusqu’au v.8 il liste plusieurs dons spirituels que Dieu a distribués aux croyants en tant que membres du Corps de Christ. En d'autres termes, une fois que nous avons découvert nos dons spirituels, nous possédons alors le bon état d'esprit pour comprendre la véritable destinée que Dieu a préparée pour nous. Si vous êtes un tant soit peu conscient de votre comportement, vous vous rendez compte que vous faites certaines choses beaucoup mieux que d'autres. Je fais bien sûr référence aux tâches que vous accomplissez dans le cadre de votre service pour Christ.
Lorsque les tâches que vous accomplissez bien, correspondent à un aspect reconnu d’un ministère chrétien, vous devez alors réaliser que ce n'est pas vraiment vous qui les accomplissez par vous-même, mais c'est Dieu qui agit en vous par les dons qu'il vous a accordés. Par exemple, vous pouvez être vraiment doué et meilleur que la moyenne dans l'enseignement, ou l'administration, ou l'hospitalité, ou la prophétie ou l'intercession, etc. Vous n'avez aucune raison d'être fier de posséder ces dons, car vous ne les avez pas conçus par votre propre capacité. Dieu, pour des raisons qui lui sont propres, a choisi de vous les donner. Oui, vous pouvez être reconnaissant pour ces dons, et enthousiaste à l'idée de les utiliser, mais vous ne pouvez pas en être fier comme s’ils venaient uniquement de vous.
Voici ce qui peut arriver si vous ne comprenez pas ce que sont vos dons spirituels et comment ils fonctionnent. Supposons qu'il y ait une tâche, liée à un ministère spécifique, que vous accomplissez bien. Cela peut être la prédication ou le chant, peu importe. Il y a deux façons d'expliquer aux autres comment vous êtes arrivé à cette capacité de prêcher ou de chanter. La première explication pourrait être celle que de nombreux chrétiens décident d'utiliser parce qu’elle est censée être une expression d'humilité. Au lieu de cela, elle s'avère être une humilité inversée. Laissez-moi vous donnez une illustration. Vous pourriez dire, si vous prêchez bien : « Oh, moi je ne suis rien ! Je ne suis pas meilleur que les autres, je ne suis qu'un simple être humain. Si je peux enseigner, tout le monde peut enseigner ! Prêcher, ce n'est rien, tu pourrais prêcher tout aussi facilement que moi... » Ça sonne humble n’est-ce pas ? Et pourtant, l’effet est tout autre...
Considérez ce que cela fait en réalité aux autres personnes. Cela plante involontairement une image négative de soi dans leur esprit. Pourquoi ? Parce qu'elles sont réalistes. Elles savent très bien qu'elles font partie de la grande majorité des personnes qui ne prêcherons jamais un sermon devant un auditoire. Cependant, lorsque vous dites : « Oh, moi je ne suis rien ! », ce que vous leur dites réellement, c'est que s'ils voulaient simplement prêcher, ils pourraient le faire. Ils en concluent alors que votre volonté de prêcher est plus forte que la leur. Par conséquent, vous devez être plus diligent, plus discipliné, plus énergique, plus travailleur, plus motivé, plus persistant, plus à l’écoute de Dieu et finalement, plus capable qu'eux. C'est pourquoi un tel concept est en réalité une humilité inversée. Ironiquement, au lieu de paraître plus humble, vous finissez par paraître supérieur aux autres. Cette façon de faire est donc une manière sournoise, inconsciente probablement, de vous élever vous-même.
Examinons maintenant une seconde explication possible. Vous pourriez tout aussi bien dire : « La raison pour laquelle je prêche bien, est que Dieu a choisi de m’accorder le don spirituel d'enseignement qu'il me rend capable d’exercer par l’intermédiaire de la prédication. C'est un charisme, un don de la grâce que je n'ai en aucun cas mérité. C'était le choix de Dieu, mais une fois qu'il a décidé de me faire ce don, je l'ai accepté avec gratitude. Ma capacité à prêcher vient de l'œuvre du Saint-Esprit en moi, et non de mes capacités naturelles ou d'une quelconque qualité supérieure que je pourrais avoir en travaillant plus dur que les autres. » Et vous poursuivez en ajoutant :
« De même, Dieu a donné des dons spirituels à chaque membre du corps du Christ afin que l'Église fonctionne comme il se doit, et cela grâce au ministère de tous les saints. D'autres saints ne prêche peut-être pas aussi bien que moi, mais ils évangélisent peut-être mieux, sont plus accueillants, prophétisent avec plus de précision, ont plus de compassion pour les autres, ou sont de meilleurs administrateurs que moi. Comment y parviennent-ils ? Parce que Dieu a choisi de leur donner des dons spirituels qu'il ne m'a pas donnés, et le Corps du Christ a besoin d'eux autant ou plus que de mes prédications ! »
Voyez-vous la différence entre les deux explications ? Cette deuxième approche n'a blessé personne. Au contraire, elle a aidé et donné aux gens les moyens d'être ce que Dieu veut qu'ils soient, au lieu de leur suggérer subtilement de faire des efforts pour vous ressembler davantage, ce qui serait une erreur monumentale. Elle vous a également permis d'être humble, au lieu de vous élever vous-même...
Permettez-moi d'ajouter une autre brève remarque sur la valeur de la découverte de vos dons spirituels. Une fois que vous connaissez vos dons et que vous êtes à l'aise dans leur exercice, vous obtenez un agréable sentiment d'accomplissement dans le service du Christ. En d'autres mots, cela construit une sécurité personnelle et une estime de soi qui sont toutes les deux saines. C'est important de le souligner car, psychologiquement parlant, il existe une relation directe et discernable, entre l'orgueil et l'insécurité personnelle. Les personnes qui sont en insécurité personnelle, ont tendance à compenser en exprimant leur orgueil. Vous pouvez éviter ce piège en acceptant de manière réaliste vos dons spirituels... et les limites qui vont avec. Ce que je veux dire, c’est que lorsque vous êtes doué pour une chose, vous ne l’êtes pas automatiquement pour d’autres choses. C’est bon de ne pas l’oublier.
Balise N°4 : Connaître votre place dans le corps de Christ
Cette balise est étroitement liée à la précédente. L'analogie biblique la plus courante pour comprendre le fonctionnement des dons spirituels est évidemment celle du corps humain. C’est ce que nous voyons chez l’apôtre Paul. Il dit dans Ro 12:4-5 : Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. C'est commode, car nous connaissons tous suffisamment notre corps humain pour convenir qu'un cœur est clairement différent d'un foie, mais qu'ils ont besoin l'un de l'autre. Nos yeux ont besoin de notre cerveau. Nos mains ont besoin de nos bras. Etc.
Cette analogie s'applique directement au ministère au sein du Corps du Christ. Si vous suivez la troisième balise, alors vous comprenez quels sont vos dons spirituels et comment vous pouvez exercer personnellement votre ministère. Faites maintenant un pas de plus. Savez-vous qu’il est aussi important de savoir quels dons spirituels vous n'avez pas, que de savoir quels dons spirituels vous possédez ? En d'autres termes, il serait ridicule que mon gros orteil essaie de faire le travail de mon oreille ou que ma langue essaie de faire le travail de mon nez. Nous sommes bien d’accord, n’est-ce pas ?
Réaliser que vous avez besoin des autres ne s'applique pas seulement à la reconnaissance de ceux qui ont des dons spirituels différents du vôtre, mais cela doit aussi s'appliquer à vos relations avec ceux qui ont le même don que vous. Si vous êtes humble, vous ne niez pas les dons et l'œuvre du Saint-Esprit dans votre propre ministère. Cependant, vous reconnaîtrez également que vous n'êtes pas le seul à qui Dieu a donné ce don, et que beaucoup d'autres peuvent avoir une mesure plus élevée et plus efficace du même don que vous possédez. Vous ne tenterez pas de compenser vos propres limites en rabaissant subtilement d'autres personnes qui pourraient être meilleures que vous dans l’exercice du même don que vous. Vous ne direz pas des choses du genre : « Il prêche bien mais... il a suivi un cursus de formation différent ». C’est une façon de mettre un bémol à votre reconnaissance de son don, parce que vous vous sentez en danger dans votre estime personnelle. Il faut reconnaître la place des autres dans le corps de Christ, et en le faisant, vous reconnaissez la vôtre également.
Il y a quatre autres balises sur la route de l’humilité. Nous en parlerons dans le prochain article. J’espère que vous serez présent au rendez-vous ?
A bientôt...
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