Nous avons découvert dans nos précédents articles que Le Dieu de Jésus-Christ est Le Père qui s’occupe de ses enfants et en qui nous pouvons avoir confiance. Aujourd’hui, je vous invite à examiner une seconde caractéristique de ce Dieu et Père que priait Jésus, et que révèle l’Ancien Testament :
2) le Père qui discipline ses enfants et auquel nous devons nous soumettre.
Nous lisons dans De 8.2-5 (Sg 21) :
2 Souviens-toi de tout le chemin que l'Eternel, ton Dieu, t'a fait faire pendant ces 40 années dans le désert. Il voulait t'humilier et te mettre à l'épreuve pour connaître les dispositions de ton cœur et savoir si tu respecterais ou non ses commandements.
3 Il t'a humilié, il t'a fait connaître la faim et il t'a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres non plus n'avaient pas connue, afin de t'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de l'Eternel.
4 Pendant ces 40 années, ton vêtement ne s'est pas usé sur toi et ton pied n'a pas enflé.
5 Reconnais dans ton cœur que l'Eternel, ton Dieu, t'éduque comme un homme éduque son enfant.
En lisant le livre du Deutéronome, nous sommes toujours dans les mémoires de Moïse qui a pris soin d’enregistrer tout ce qui s’est passé depuis que le peuple d’Israël est sorti d’Egypte. Il a rappelé dès le début comment un voyage qui aurait dû durer à peine onze jours (De 1.2), s’est poursuivi en réalité sur une période de quarante ans dans le désert. Cependant, le séjour d’Israël dans le désert ne fut pas une totale perte de temps, comme on pourrait être tenté de le croire. Ce fut plutôt une période d’éducation. En fait, c'était une expérience d'apprentissage, tant pour Dieu que pour Israël...
Moïse dit que Dieu voulait savoir ce qu'il y avait dans le cœur de son peuple, s'il allait ou non à lui obéir (v.2). Notre texte ressemble un peu à un laboratoire expérimental dans lequel on effectue divers tests pour examiner un nouveau produit. C’est ainsi que nous apprenons que les privations auxquels étaient exposées les hébreux pendant leur voyage dans le désert, avaient pour fonction de les tester et de les instruire (v.3). Ces privations avaient donc un rôle d’éducation (v.4).
La Bible Juive Complète traduit ainsi le v.5 : Considère cela attentivement : ADONAÏ t’a discipliné, comme un homme discipline son enfant. Vous avez remarqué que là où Louis Segond a traduit « éduque », David Stern a traduit « discipliné » ? Il s’agit du verbe « yacar » qui signifie en hébreu « châtier, corriger, discipliner, instruire et réprimander ». Les deux traductions sont bonnes, mais l’utilisation du verbe discipliner est plus adéquate. Deux vérités sont mises en avant dans ce verset : tout d’abord, Dieu agit comme un Père avec son enfant. Ensuite, c’est en tant que Père qu’il discipline son enfant. Oui, Dieu prend soin et s’occupe tendrement de ses enfants, mais ils les discipline également !
Le mot « discipline » ne signifie pas forcément, comme nous le pensons souvent, « infliger une punition », même si cela arrivait parfois dans le désert à Israël. Non ! La discipline parle plutôt de rigueur, de contrainte, de limitation et même parfois d’intransigeance, des mesures qui sont essentielles à tout apprentissage efficace. De nos jours, nous associons la discipline à l'environnement scolaire ou à tout autre lieu de formation. En Israël, Il n’y avait pas de système scolaire obligatoire et publique, c’était au sein du foyer que les parents devaient fournir une éducation aux enfants.
Comme pour les soins, Dieu est de nouveau comparé à un père, mais cette fois c’est dans le domaine de la discipline. Il se révèle être un père qui permettra à ses enfants de vivre des moments difficiles et même de relever des défis importants, précisément pour qu'ils en tirent des leçons. Un père qui ne recule pas devant l'exercice de toutes les dimensions nécessaires et utiles de la discipline pour s'assurer que l'apprentissage a lieu. Pris dans ce sens, la discipline est un mot très positif, et ceci en raison des résultats et des bénédictions qui découlent de son exercice de la part de Dieu.
Une telle discipline est une des fonctions de l'amour parental. Elle diffère bien sûr de la violence domestique arbitraire, et des punitions excessives qui naissent de la simple colère ou de la brutalité de certains individus, et produisent l’aliénation et le désespoir de celui qui en est victime. C'est pourquoi la figure paternelle décrite dans le livre des Proverbes n'exhorte pas seulement le jeune homme à respecter la sagesse et l'autorité de son père ou de sa mère terrestre, mais plus encore à accueillir la discipline aimante de l'Éternel. Nous lisons dans Pr 3.11-12 :
11 Mon fils, ne méprise pas la correction de l'Éternel, Et ne t'effraie point de ses châtiments ;
12 Car l'Éternel châtie celui qu'il aime, Comme un père l'enfant qu'il chérit.
Bien sûr, Jésus n'a jamais reçu de réprimande de la part de son Père, mais il était certainement le Fils que le Père aimait et dont il se réjouissait. Et pourtant, le Nouveau Testament indique clairement que Jésus est lui aussi passé par la dimension disciplinaire et éprouvante de la souffrance et que, en ce sens, son obéissance a été « apprise » comme le dit He 5.8 : (Jésus) a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes. Cela ne signifie pas qu'il avait été désobéissant auparavant, mais seulement que pour Jésus, comme pour nous, la filiation, la discipline et l'obéissance étaient toutes liées entre elles dans sa relation avec son Père. N’oubliez jamais ceci : il n’y a pas de relation filiale avec Dieu qui ne soit accompagnée de discipline et d’obéissance.
En fait, il est difficile de lire le récit de Moïse sur les quarante ans d'Israël dans le désert, sans penser aux quarante jours de Jésus dans le désert (Mt 4.1—11). Essayez de lire ces versets pour comprendre comment Jésus a non seulement reconnu la nature de l'épreuve qu'il subissait, mais a aussi trouvé les ressources scripturaires pour lutter contre les tentatives du diable d’affaiblir son engagement dans la voie coûteuse que son Père avait prévue pour lui, et qui faisait partie intégrante de son existence terrestre.
Jésus s'est soumis à la discipline de son Père dans sa vie de tous les jours, comme il s'est soumis à la volonté de son Père dans sa mort, tel que le nous voyons à Gethsémané et à Golgotha. Dans toutes les étapes de son incarnation, Jésus a donné le parfait exemple de la véritable soumission à la discipline aimante du Père. Et cette réponse de Jésus à la volonté de Dieu, il l’a tirée de l’Ancien Testament, là où le caractère paternel de Dieu est si admirablement décrit.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sujet de la discipline de Dieu n’est pas très populaire parmi les croyants aujourd’hui. Nous savons que les chrétiens sont entièrement sauvés par la grâce de Dieu et non par leur propre mérite ou leurs bonnes œuvres (Ep 2.8-9, 2 Ti 1.9). Nous savons que lorsqu'il est mort sur la croix du Calvaire, Jésus-Christ a subi la punition qui devait tomber sur nous à cause de nos péchés (Es 53.5, Ro 5.8). Nous savons aussi qu'il n'y a plus de condamnation pour ceux qui sont unis à Christ (Ro 8.1).
Cependant, il nous arrive de penser qu’il y a contradiction entre ces glorieuses vérités et le fait que Dieu discipline ses enfants. Mais ce n'est pas le cas. En fait, il n’y a pas contradiction, mais plutôt concordance. Le Seigneur nous dit dans He 12.5-11 (Darby) :
5 Et vous avez oublié l'exhortation qui s'adresse à vous comme à des fils : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne perds pas courage quand tu es repris par lui ;
6 car celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils qu'il agrée »
7 Vous endurez des peines comme discipline : Dieu agit envers vous comme envers des fils, car qui est le fils que le père ne discipline pas ?
8 Mais si vous êtes sans la discipline à laquelle tous participent, alors vous êtes des bâtards et non pas des fils.
9 De plus, nous avons eu les pères de notre chair pour nous discipliner, et nous les avons respectés ; ne serons-nous pas beaucoup plutôt soumis au Père des esprits, et nous vivrons ?
10 Car ceux-là disciplinaient pendant peu de jours, selon qu'ils le trouvaient bon ; mais celui-ci nous discipline pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté.
11 Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse ; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle.
Avant tout, sachons que la discipline de Dieu n'est pas une punition, car Jésus a déjà subi notre punition. La discipline divine n'est pas non plus motivée par le désir d'infliger de la douleur, car cela ferait de Dieu un Père plus mauvais que tout père terrestre. La discipline de Dieu ne vient pas non plus d’une colère incontrôlée. Mes amis, Dieu ne s'emporte pas. Excusez-moi l’expression, mais « Dieu ne pète pas les plombs » ! Il ne nous traite pas injustement, et ne nous permet pas de souffrir quoi que ce soit qui ne contribue pas à notre bien ultime (Ro 8.28-30).
Au contraire, la discipline de Dieu vient de son grand amour pour nous. C'est le signe que nous sommes ses enfants d’adoption. Notre texte nous le dit : Dieu agit envers vous comme envers des fils (v.7). Il nous aime trop pour nous laisser être détruit par nos péchés. Il nous aime tellement qu'il fera tout ce qui est nécessaire pour nous rendre saints. Vous savez, parfois un médicament peut avoir mauvais goût, mais cela ne change rien à l’amour des parents qui en donnent à leurs enfants parce qu’ils les veulent en bonne santé ! Alors que la discipline est parfois douloureuse (v.11), le but de Dieu en nous disciplinant est de nous associer à sa sainteté (v.10). Le bien ultime pour un chrétien est d'être sanctifié, c'est-à-dire d'être rendu conforme à l'image et à la ressemblance de Christ (Ro 8.29.
Dieu permet que nous soyons soumis à des épreuves et à des tentations afin que notre foi soit testée, et que nous grandissions en maturité. Dieu utilise ces épreuves pour nous discipliner afin que nous soyons établis dans une piété plus profonde. Lorsque la souffrance vient, il est sage de s'examiner attentivement pour savoir si nous avons besoin de nous repentir d’un quelconque péché. Jacques nous conseille dans son épitre : Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris (5.16). Notons cependant qu’il est question de confesser les uns aux autres un éventuel péché, c’est-à-dire de reconnaître que l’on a mal agi envers un autre, et lui demander pardon afin de ne pas faire obstacle à la guérison.
Dieu ne rend pas malade son enfant, mais si celui-ci n’a pas réglé un mauvais agissement qu’il aurait eu envers un autre individu, la discipline du Seigneur peut se manifester par une exposition à la maladie, dans le sens où le croyant coupable se prive lui-même de la protection de Dieu tant qu’il n’a pas confessé et réparé sa faute. Ceci étant dit, c'est une pratique dangereuse de considérer chaque affliction ou chaque maladie comme le résultat direct d'un péché spécifique. Il ne faut pas être systématique en la matière, et faire preuve de sagesse et de discernement.
La souffrance n'est pas forcément la conséquence d’un péché de notre part, mais elle survient simplement parce que nous vivons dans un monde déchu. Aussi étrange que cela puisse paraître, l’épreuve est quelque chose que Dieu permet dans nos vies pour nous faire grandir en lui. Job en est le meilleur exemple. Les amis de Job croyaient que parce qu'il souffrait, il devait avoir un péché secret. Cependant, ce n'était pas le cas. En fait, Dieu a recommandé Job à cause de sa droiture (Job 1.8), mais s’il a permis qu’il soit affligé, c’est parce que Dieu voulait que Job soit encore plus affermi spirituellement. C’est ce dont témoigne ce dernier dans Job 42.5 : Mon oreille avait entendu parler de toi ; Mais maintenant mon œil t'a vu.
La discipline n'est pas uniquement corrective, mais elle est aussi formative. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre ce que Paul dit à son fils spirituel dans 1 Ti 4.8 : Exerce-toi à la piété ; car l'exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir. Tout comme un athlète discipline son corps par un entraînement physique afin de le préparer à la compétition, Dieu nous discipline en entraînant nos âmes pour nous rendre inébranlables, saints et capables de le servir humblement. Ce que beaucoup de croyants ne réalisent pas, c’est que Dieu se sert des épreuves pour les sensibiliser à l’humilité. Hélas ! certains ne le voient pas et n’apprennent pas la leçon, ce qui laisse la porte ouverte à de nouvelles afflictions…
Et finalement, la discipline de Dieu n'est pas seulement pour notre croissance spirituelle, elle sert aussi à sa gloire. Les deux ne s'excluent pas mutuellement, mais fonctionnent ensemble. Alors que Dieu nous fait grandir dans la sainteté, la grâce de Dieu se révèle en nous et Il est glorifié (1 Co 15.57). Par l'opération gracieuse de son Esprit, non seulement Dieu nous libère de nos péchés, mais il nous donne aussi la puissance de croître dans la sainteté. C’est la raison pour laquelle, quand l’épreuve nous frappe, Ja 1.2-4 déclare :
2 Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés,
3 sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience.
4 Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien.
Nous devons nous réjouir quand arrive l’épreuve permise par Dieu, chose que nous ne faisons pas vraiment, reconnaissons-le ! Mais non seulement nous devrions nous réjouir, mais nous devrions aussi louer le Seigneur pour la grâce de sa discipline qui confirme notre adoption et contribue à notre sanctification. En résumé, quand Dieu discipline ses enfants : 1) son motif, c’est l'amour ; 2) son but, c’est notre sanctification ; et 3) sa finalité, c’est sa gloire. Puissions-nous apprendre à nous soumettre au Père qui discipline, à ne pas refuser sa correction, mais à être encouragés par elle.
A bientôt…
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