Etes-vous partant pour découvrir un continent inexploré par les grands explorateurs des siècles passés ? C’est ce à quoi je vous invite dans cette étude qui retiendra notre attention pendant plusieurs semaines. Je vous propose de découvrir le monde spirituel invisible ! Tout d’abord, les mots qui composent le thème de cette série d’articles nous indique au moins trois choses :
1) Que nous allons nous préoccuper non pas d’une idée ou d’une théorie sans substance, mais d’un monde réel qui peut être connu.
2) Que ce monde existe bel et bien, mais qu’il ne se situe pas dans la dimension physique et matérielle, car il est par nature spirituel.
3) Que ce monde qui appartient à la sphère de l’esprit est invisible à l’œil humain, et qu’il doit être appréhendé par un moyen indirect.
Recourir à un moyen indirect implique que nous ne pouvons pas connaître le monde spirituel par nos seules capacités humaines et intellectuelles. C’est ce qui ressort de cette parole de Paul dans 1 Co 2.9 : Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment.
Vouloir connaître de façon directe le monde spirituel met en danger tout individu qui s’y risque. Comme nous le verrons plus loin, cette connaissance directe est même interdite par Dieu. Le moyen le plus sûr de connaître le monde spirituel en toute sécurité, sans risquer d’être entraîné dans une erreur qui puisse s’avérer fatale, c’est de laisser parler la Bible.
Cette étude que je vous propose, est donc une exploration biblique de ce qui nous est permis de savoir au sujet du monde spirituel. Nous ferions preuve de sagesse en ne dépassant pas cette limite. Devant l’étendu du sujet, nous nous contenterons de considérer trois questions. Examinons-les successivement.
1) Le monde spirituel invisible est-il réel ?
La Bible révèle sans ambiguïté qu’il existe un monde spirituel invisible qui fait, lui aussi, partie de la création de Dieu, tout comme le monde visible. Regardez ce que dit Ge 1.1 : Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Le premier verset de la Bible parle de la création des deux dimensions, l’une invisible et l’autre visible (à l’œil humain, bien sûr !) : les cieux et la terre. Trois vérités doivent être soulignées dans ce verset :
Première vérité : le commencement désigne ici le début de la création. Il est important de garder présent à l’esprit que le créateur (Dieu) précède la création de tout ce qui existe. Il n’a lui-même aucun commencement car il est éternel (Ps 90.2), mais la création, elle, a un commencement, car elle n’a pas toujours existé.
Cela nous permet de comprendre que Dieu, existant avant la création de toutes choses, qu’elles soient invisibles ou visibles, n’a pas besoin du monde spirituel pour exister. Il est en-dehors de tout, même du monde spirituel invisible.
Quand nous disons que Dieu habite le monde spirituel, nous le « réduisons » car il est plus grand que toute la création. La Bible dit que Dieu habite une lumière inaccessible (1 Ti 6.16), mais cela ne veut pas dire qu’il s’agit du monde spirituel. Le monde spirituel nous permet d’avoir accès à cette lumière par autorisation divine, mais la lumière elle-même est supérieure au monde spirituel.
Deuxième vérité : la création du monde spirituel a eu lieu avant celle du monde physique, étant donné que la création des cieux intervient avant celle de la terre. L’antériorité du monde spirituel et de toutes ses composantes, comme nous le verrons ensuite, lui permet d’influencer le monde naturel visible.
Troisième vérité : le monde spirituel est désigné par l’expression plurielle « les cieux », ce qui indique qu’il est plus vaste et plus complexe que le monde matériel dans lequel nous évoluons et que notre verset désigne par un singulier : « la terre ». D’ailleurs, le pluriel indique qu’il y a plusieurs niveaux célestes dans le monde spirituel, ce qui est confirmé par Paul dans 2 Co 12.2 : Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu’au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait).
L’expression troisième ciel implique qu’il y a un premier et un deuxième ciel. En partant du niveau le plus bas, ces trois cieux correspondent successivement :
1) A l’atmosphère qui nous environne.
2) Au quartier général du diable et des anges déchus.
3) A la maison qui nous est préparée dans la gloire.
C’est dans cette troisième dimension, celle de la gloire, qu’a été ravi celui dont il est question dans le verset précédent. Il n’a pas imaginé cette dimension, il ne l’a pas rêvée, mais il s’y est rendu et en a vu la réalité. Tous les spécialistes bibliques s’accordent à dire que Paul parle de lui-même ici, mais il ne cite pas son nom par humilité, ainsi que pour obéir à une injonction de Dieu, comme nous le verrons plus tard.
Il faut savoir qu’à aucun moment, la Bible ne fait allusion à un septième ciel. C’est Irénée de Lyon, l'un des Pères de l'Eglise du IIème siècle qui a affirmé : « Le monde se compose de sept cieux », en se référant au livre de l'Ascension du Prophète Isaïe, qui est un récit apocryphe, c’est-à-dire un livre dont l’inspiration divine n’a pas été reconnue, et qui n’a d’ailleurs pas été écrit par Esaïe en personne.
Ce livre raconte la vision du prophète contemplant le Christ qui traverse sept cieux à deux reprises : la première pour descendre vers la terre, la seconde pour remonter vers les espaces supérieurs. C’est un ouvrage qui a été écrit au début du second siècle de notre ère, donc à une époque où la révélation de la vérité biblique avait déjà été complétée (Jude 3). Ce livre est donc à écarter comme moyen de révélation digne de confiance.
La Bible n’est pas prolifique sur sa description du monde spirituel, elle se contente de nous rappeler que celui-ci existe et qu’il est parfois perçu depuis le monde physique. Elle le fait davantage par des allusions que par des explications détaillées. Examinons quelques textes où nous trouvons ces allusions.
2 Co 4.18 : Parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles.
L’apôtre Paul oppose les choses visibles du monde matériel à celles qui sont invisibles dans le monde spirituel. Nous apprenons également que les premières sont temporaires, c’est-à-dire qu’elles finissent par disparaître irrémédiablement ; alors que les secondes sont sans fin, parce qu’elles ne sont pas composées de matières dégradables.
Toutefois, le monde spirituel est soumis à la souveraineté de Dieu et un jour, une de ses parties sera détruite par le feu, puis, remplacée par une nouvelle. C’est ce que semble indiquer Ap 21.1 : Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Notons que ce texte nous parle de la disparition du premier ciel qui sera remplacé par un nouveau ciel. Il est facile de comprendre que ce changement concernera le monde spirituel.
Ce qui est intéressant de noter dans la déclaration de Paul dans 2 Co 4.18, c’est l’attitude que nous devons avoir par rapport aux choses invisibles du monde spirituel : nous regardons. Ce verbe ne veut pas dire que nous devons développer une sorte de clairvoyance qui nous permettrait de voir dans la sphère invisible, comme le font ceux qui s’adonnent aux sciences occultes, mais ce verbe se réfère au fait de « diriger son attention » vers des réalités autres que celles qui sont naturelles et visibles.
Cependant, il faut le noter, dans la Bible, il a été donné à certaines personnes de voir directement dans le monde spirituel grâce à une révélation spéciale. Ce fut le cas pour certains prophètes de l’Ancien Testament, comme Ezéchiel, Daniel, etc. Le prophète Esaïe, par exemple, a témoigné de sa vision de la gloire céleste lorsqu’il a écrit dans Es 6.1 : L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple.
Notons qu’Esaïe décrit ce qu’il voit avec des termes que l’on utilise sur terre : trône, robe et temple. Il s’agit d’objets appartenant à une dimension spirituelle dont la substance est certainement différente des objets terrestres, mais qui n’en sont pas moins réels.
Un autre texte qui nous laisse perplexes, c’est celui de l’enlèvement du prophète Elie dans 2 R 2.11 : Comme ils continuaient à marcher en parlant, voici, un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l’un de l’autre, et Elie monta au ciel dans un tourbillon. Il est question ici « d’un char et des chevaux de feu ». Cela dépasse toute réalité naturelle terrestre, vous en conviendrez avec moi, n’est-ce pas ? Mais pourquoi s’en étonner, car nous sommes en présence d’une réalité supérieure, celle du monde spirituel invisible, un monde de loin supérieur au monde naturel visible ? Franchement : Dieu ne peut-il pas utiliser des moyens célestes pour exécuter ses plans ?...
Dans l’épisode de l’enlèvement d’Elie, il y a eu chevauchement du monde spirituel invisible avec le monde physique visible. Les deux dimensions se sont interconnectées pour que l’œil humain puisse voir ce qui devait se passer : un attelage céleste enflammé venant récupérer Elie pour l’amener au ciel. Waouh ! Je suis quasiment certain que vous auriez aimé voir ça...
Un autre exemple de la réalité du monde spirituel invisible, est le lien qui existe entre celui-ci et le sanctuaire que Moïse a construit sur la terre, et qui devait être fait d’après le modèle céleste. Nous en trouvons l’explication dans He 8.1-5 :
1 Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux,
2 comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.
3 Tout souverain sacrificateur est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices ; il est donc nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose à présenter.
4 S'il était sur la terre, il ne serait même pas sacrificateur, puisque là sont ceux qui présentent les offrandes selon la loi ;
5 ils célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes, comme Moïse en fut divinement averti lorsqu'il allait construire le tabernacle : Aie soin, lui fut-il dit, de tout faire d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne.
Notons les trois expressions clés qui soulignent une réalité spirituelle dont la forme terrestre n’en était que l’extension : véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur ; image et ombre des choses célestes ; et modèle montré sur la montagne. Nous comprenons par ce texte que le tabernacle reflétait sur la terre, une réalité spirituelle dans le ciel. C’est ce qui explique toutes les précautions qui étaient prises dans l’organisation du culte qui y était offert et pourquoi elles étaient consignées dans la loi de Moïse.
Mais regardez maintenant ce que la venue de Jésus a apporté comme changement, car nous lisons dans He 9.11 : Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir ; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’est pas de cette création. Ce verset parle d’un tabernacle qui n’est pas de cette création, ce qui signifie qu’il en existe un, bien réel, mais dans une autre dimension : la dimension céleste.
Pour conclure cette première partie, tournons-nous vers l’apôtre Jean qui a donné de riches informations sur le monde spirituel céleste. De Ap 21.9 à Ap 22.5, nous découvrons plusieurs détails en rapport avec le ciel, comme par exemple :
Une muraille (épaisse de 65 m et haute de 2200 km).
Douze portes, faites chacune d’une seule perle.
Une rue faite d’or pur.
Un fleuve coulant au milieu de la ville céleste.
D’après les pierres utilisées pour le fondement, la cité céleste resplendira de différentes couleurs, parmi lesquelles nous pouvons citer : bleu (saphir), bleu vert (chalcédoine), vert (émeraude), rouge et blanc (sardonyx), rouge ardent (sardoine), jaune (chrysolithe), vert doré (chrysoprase), violet (hyacinthe) et pourpre (améthyste). Nous lisons ces passages en oubliant souvent qu’ils parlent du monde spirituel. Ils montrent que ce monde invisible de substance spirituelle est réel, plus réel même que le monde visible dans lequel nous évoluons, car il est éternel, contrairement au monde physique.
Mais si nous voulons en savoir davantage sur le monde spirituel, nous devons laisser la Bible nous le présenter en fonction de ce qui le compose, c’est-à-dire des entités, autre que la personne de Dieu, qui se trouvent dans la dimension invisible de la création. Ce sont les informations les plus nombreuses que nous trouvons sur le monde spirituel invisible dans les Ecritures. C’est ce que nous verrons dans notre prochain article.
A bientôt...
Merci pour cette étude qui remet les pendules à l'heure concernant le monde spirituel.Car la description du monde spirituel que donnent certains pasteurs, prédicateurs, spécialiste de la délivrance et du monde spirituel ....est davantage fantastique ou "fantasmique" que biblique.Au vu des détails qu'ils apportent j'ai parfois l'impression de lire le livre d'Enoch.C'est vrai que la Bible n'en fait pas une cartographie détaillée.
Merci Eric. Toujours et encore des pépites remplies ton message....