Paul écrit dans Éphésiens 4.13 : Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. Nous apprenons ici quel est l’objectif que Christ avait en vue lorsqu’il a élaboré son plan pour l’Église. Nous avons vu que nous pouvons comprendre cet objectif en répondant à quatre questions. Nous avons déjà considéré les deux premières que je vous rappelle brièvement :
1. Quand atteindrons-nous cet objectif ?
C’est ce que nous découvrons dans l’expression au tout début de notre verset : « Jusqu'à ce que », qui sert à mesurer la durée du plan de Christ. Quand se terminera le plan de Jésus pour son Église ? Cela se produira lorsque Jésus reviendra et nous rendra semblables à lui.
2. Qui atteindra cet objectif ?
La réponse nous est donnée dans l’expression : « nous soyons tous ». Cela signifie qu’aucun disciple du Christ n’est exclu de son plan pour l’Église. Tous ceux qui se sont soumis à Jésus comme Seigneur et Sauveur atteindront cet objectif. Aujourd’hui, nous allons examiner les deux dernières questions. La troisième à laquelle répond l’apôtre est la suivante :
3. Comment pouvons-nous atteindre cet objectif ?
Comment pouvons-nous atteindre cet objectif ? Paul y répond en ayant recours à deux images intéressantes. Il dit que le plan de Christ va se poursuivre « Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus ». Le mot grec « katantao », qui est traduit par « parvenus », est utilisé neuf fois dans le livre des Actes, et huit fois il fait référence à des voyageurs qui arrivent littéralement à une destination physique. Par exemple, Luc écrit dans Actes 21.7 (Darby) : Et quant à nous, achevant notre navigation, nous arrivâmes (=katantao) de Tyr à Ptolémaïs ; et ayant salué les frères, nous demeurâmes un jour auprès d'eux. Il est évident que lorsque ce mot est utilisé métaphoriquement, il signifie simplement atteindre un objectif. Peut-être qu'une meilleure traduction serait : « jusqu'à ce que nous arrivions tous », mais même avec le mot « parvenus », nous comprenons ce que Paul veut dire.
Je crois que l’apôtre a l'intention de nous aider à réfléchir d'une certaine manière au voyage vers notre destination ultime, qui est la ressemblance à Christ. En choisissant ce mot, il a voulu nous donner une illustration du processus de notre développement spirituel. Savez-vous que notre croissance spirituelle ressemble à un long voyage ? Il y a tout d’abord le départ. Ensuite, il y a le voyage lui-même. Et finalement, il y a l’arrivée à destination. Laissez-moi vous dire comment cela s’articule :
Le départ, c’est notre salut, c’est-à-dire le moment où Dieu nous a attirés à lui, où il nous a donné la foi et la repentance. Lorsque nous avons répondu à son appel, nous avons vu la beauté du Christ, et rien d’autre n’avait d’importance. Nous voulions Jésus comme Sauveur et Seigneur. C’est ainsi que commence notre voyage spirituel.
Le voyage lui-même, c’est toute notre vie avec Jésus. Chaque instant et chaque jour que nous vivons notre existence terrestre avec Christ constitue notre voyage. Mais n’oublions pas que nous n’arriverons jamais à destination dans cette vie terrestre ; cette dernière n’est que le voyage.
L’arrivée à destination a lieu lorsque nous quittons la vie terrestre, soit par la mort physique, soit par l’enlèvement de l’Église. C'est alors que nous atteignons l’objectif ultime de la ressemblance à Jésus. Ce sont là les trois étapes de notre voyage spirituel.
4. Quel est exactement cet objectif ?
Quel est exactement cet objectif ? Le v.13 déclare : « Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. » Nous sommes en voyage, mais quelle est la destination ? Quand nous arriverons enfin, où serons-nous ? Où s’arrête le voyage de l’Église ? Eh bien, Paul décrit ici la fin de notre voyage de trois manières. En quelque sorte, nous devrions chercher à atteindre trois objectifs :
L’unité de la foi
L’unité de la connaissance du Fils de Dieu
L'état d'homme fait
Même si ce triple objectif ne sera jamais atteint parfaitement sur cette terre, c’est quand même ce qui devrait mobiliser toute notre énergie.
L’unité de la foi
Cela signifie que nous devrions parvenir à l’unité dans la doctrine de l’Évangile de Christ. En d’autres termes, nous devrions être unis dans ce que nous croyons. Remarquez que Paul dit : « Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi. » L'article « la » avant le mot « foi » indique clairement qu'il ne parle pas de votre croyance ou de ma croyance personnelle. Non ! Il parle d'un ensemble de doctrines qui constitue la foi à laquelle nous devons être attachés. C'est ainsi que le mot « foi » est parfois utilisé dans le Nouveau Testament, comme par exemple dans Jude, v.3 lorsque nous sommes exhortés : « à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. » La foi ici se rapporte à un ensemble commun de doctrines, et non à notre croyance individuelle.
Il est capital de comprendre que la véritable unité n’est pas basée sur les sentiments que nous éprouvons les uns envers les autres, ni sur les expériences communes que nous pourrions avoir, mais sur la vérité objective des Saintes-Écritures. La véritable unité ne consiste pas à se tenir la main et à fermer les yeux en chantant des louanges dans un grand rassemblement. Non ! La véritable unité repose sur un accord concernant les doctrines bibliques fondamentales qui distinguent tous les disciples de Jésus. Ce sont ces doctrines pour lesquelles nous devrions être unis, en étant prêts à les défendre. C’est pourquoi les tentatives d’unité qui passent outre les doctrines bibliques, ne coïncident pas avec l’unité de la foi dont parle Paul dans Éphésiens 4.13.
La vérité de Dieu n'est pas divisée, elle n’est pas fragmentée. C'est un tout unifié. Ainsi, lorsque les croyants sont fragmentés, c’est parce qu’ils n’ont pas encore compris la vérité unificatrice de l’Écriture. Mais Jésus va conduire ses vrais disciples vers l’unité de la foi, et celle-ci surpassera les différences confessionnelles au point où les croyants n’hésiteront pas à se séparer de leur dénomination pour maintenir l’unité avec l’Église du Seigneur. C’est la raison pour laquelle le croyant qui fait passer les dogmes de sa dénomination particulière avant la vérité objective de la Bible, ce croyant-là aura du mal ou sera même dans l’impossibilité d’atteindre l’unité de la foi. Faisons attention aux amitiés humaines qui ont priorité sur la vérité de l’Évangile !
L’unité dans la connaissance du Fils de Dieu
Il y aura unité dans la connaissance du Fils de Dieu, ce qui est une façon de dire que nous serons unis dans notre dévotion à Jésus-Christ. Il n’y aura pas seulement unité dans ce que nous croyons, mais aussi dans notre amour pour celui qui nous a sauvés. Le mot grec pour « connaissance » ne se réfère pas ici à la simple compréhension intellectuelle du salut, mais parle d’une relation intime avec Jésus, une relation fondée sur une connaissance complète et précise de sa personne.
Nous serons unis dans la connaissance de la doctrine. Nous serons aussi unis dans la connaissance de la personne de Jésus-Christ. C’est tellement essentiel, car voyez-vous, il est si facile de dépouiller le Christianisme de Christ. Jésus est le véritable Christianisme ! Si nous ne sommes pas vigilants, nous pouvons glisser dans un Christianisme où Jésus est complètement absent, et alors ce n’est plus le vrai Christianisme.
Vous ne pouvez pas être un vrai chrétien sans connaître les faits essentiels sur la foi chrétienne, mais connaître ces faits ne fait pas de vous un chrétien. Vous pouvez être parfaitement informé sur la foi chrétienne sans être chrétien. La connaissance n’est pas nécessairement synonyme de relation. Vous ne pouvez pas avoir de relation sans connaissance, mais avoir la connaissance ne signifie pas que vous avez une relation. Le Christianisme ne se limite pas à adhérer à un ensemble de doctrines, c'est aussi s’attacher à une personne. Et cette personne, c’est bien sûr Jésus, notre Seigneur et Maître bien-aimé.
Le Christianisme, c’est une profonde dévotion à Jésus-Christ. Alors que nous connaissons Christ, nous aspirons à le connaître davantage. C'est pourquoi Paul, après avoir parlé de son salut, dit dans Philippiens 3.10 que la passion de sa vie, c’est de « connaître Christ, et la puissance de sa résurrection. » Oui, nous devons être unis dans la foi, dans la compréhension des doctrines fondamentales de l’Évangile, mais nous devons également être unis dans une connaissance intime et une dévotion croissante envers Jésus-Christ. C'est ce que le Seigneur veut qu'il se produise dans son Église. Il fera en sorte que cela arrive, et cela n’aura rien à voir avec l’œcuménisme entre catholiques et protestants.
L’unité dans la ressemblance à Jésus-Christ
Non seulement l'unité dans la doctrine et l'unité dans la dévotion au Seigneur, mais il y aura aussi l'unité dans la ressemblance à Jésus-Christ. C’est ce que veut dire la deuxième partie d’Éphésiens 4.13 : « ...à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. » Paul dit que nous devons devenir des disciples mûrs ou parfaits. Cette déclaration de l’apôtre établit la norme en matière de maturité. Quand sait-on si on est arrivé à maturité ? Lorsque nous serons comme Jésus. Nous parlons beaucoup d'être semblables à Christ, mais il est important de savoir ce que cela ne veut pas dire. Cela ne veut pas dire que vous partagerez un jour les attributs de la divinité que possède Christ en tant que Dieu. Vous serez toujours humain. Vous ne deviendrez pas Dieu.
Cela signifie plutôt que vous devenez comme lui dans les attributs moraux qu’il possède et qui peuvent aussi être les vôtres en tant que rachetés. Permettez-moi de le dire différemment. Cela signifie atteindre la plénitude de la vertu qui appartient à Jésus-Christ. Cela signifie posséder toutes les qualités morales qui font de lui l’homme qu’il était. Pensez aux fruits de l’Esprit du chapitre cinq de la lettre aux Galates. Ce sont des qualités morales qui résident parfaitement en Jésus-Christ, et nous devons les refléter. C'est cela la ressemblance au Christ : quand nous sommes moralement comme Jésus, quand nos vies sont caractérisées par les mêmes qualités que l'était sa vie humaine. Lorsque nous incarnerons pleinement les qualités du Christ, nous serons arrivés au but.
L’élément essentiel du but de l’Église et de chaque chrétien individuellement, c’est de ressembler moralement à Jésus-Christ. Comment cela se produit-il ? Comment pouvons-nous y parvenir ? Paul l’explique ainsi dans 2 Corinthiens 3.18 : « Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit. » En d'autres termes, lorsque nous regardons le Christ dans le miroir de sa Parole, lorsque nous le voyons, lorsque nous pensons à lui, lorsque nous méditons sur qui il était et ce qu'il a fait, le Saint-Esprit accomplit quelque chose d'incroyable : Il nous métamorphose jour après jour en la même image dans un processus lent et douloureux qui ressemble à la croissance physique.
Tels sont les objectifs du Seigneur pour chacun d’entre nous qui lui avons soumis notre vie. Nous serons, à cause du plan du Christ pour son Église, unis dans la doctrine, unis dans la dévotion à Christ, mais aussi unis dans cette merveilleuse réalité de la ressemblance à Jésus. C'est l'objectif de son plan. C'est pourquoi l’Église fonctionne comme elle fonctionne, avec ses dons et ses responsables spirituels. Et rappelons-nous que nous n’y arriverons pas aujourd’hui, ni demain, ni la semaine prochaine, ni l’année prochaine. Non ! C'est un voyage. Nous n’y arriverons pas avant le retour de Jésus. Mais voici la bonne nouvelle : si nous sommes vraiment unis à Christ, nous y arriverons, c’est certain. Que le Seigneur vous bénisse et vous comble de sa merveilleuse grâce.
À bientôt…
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