Je vous invite à considérer ce que déclare le prophète Jérémie dans le chapitre neuf de son livre, aux v.22-23 (Segond 21) : « Voici ce que dit l'Eternel : Que le sage ne se montre pas fier de sa sagesse, que le fort ne se montre pas fier de sa force, que le riche ne se montre pas fier de sa richesse, mais que celui qui veut éprouver de la fierté mette sa fierté dans ceci : le fait d'avoir du discernement et de me connaître. » Nous apprenons que le vrai sujet de fierté aux yeux de Dieu, ce n’est ni l’éducation, ni le rang social, ni les capacités physiques, ni les biens matériels, mais c’est la connaissance que nous avons de sa personne.
L’essence immatérielle de Dieu
Bien sûr, nous pouvons avoir tous les privilèges naturels que je viens de citer, mais ce qui compte par-dessus tout aux yeux de Dieu, c’est que nous le connaissions lui. Or, connaître Dieu, c’est connaître les caractéristiques qui font de lui Dieu. Il y a chez Dieu des signes distinctifs que nous devons connaître pour apprécier qui il est, ce qu’il fait et ce qu’il aime. Ces caractéristiques sont souvent appelées « les attributs divins », mais je vais garder le terme « caractéristiques » car il me semble plus approprié à notre vocabulaire quotidien. Il y en a plusieurs bien sûr, mais il faut les examiner une par une pour bien les comprendre.
La première caractéristique de Dieu est qu'il est esprit. Voici ce que Jésus a dit à la Samaritaine au puits de Jacob dans Jean 4.24 : « Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. » Que voulait-il dire par « Dieu est Esprit » ? Il semble évident que le but du Seigneur était de nous montrer que l'essence de Dieu, c’est-à-dire sa nature profonde, est immatérielle. Nous pouvons comparer cette déclaration à ce que Jésus a dit aux disciples après sa résurrection, quand il leur est apparu dans Luc 24.39 : « Regardez mes mains et mes pieds : c'est bien moi. Touchez-moi et regardez : un esprit n'a ni chair ni os comme, vous le voyez bien, j'en ai. »
Jésus déclare qu'un esprit n'a ni chair ni os, et qu’il ne peut être ni vu ni touché. Donc un esprit est immatériel et impalpable, parce qu’il n’a pas de consistance corporelle physique. De la même manière, dit Jésus, Dieu n'a pas de consistance corporelle physique. Bien sûr, Jésus en a une, mais cela ne diminue en rien sa divinité. Cependant, Jésus n'a pas toujours existé en tant qu'homme. C’est parce qu’il s'est humilié et a pris une forme humaine, qu’il est devenu chair et os. Mais avant son incarnation, il existait de manière immatérielle, tout comme le Père et le Saint-Esprit.
On pourrait se demander : Mais si Dieu n’a pas de consistance corporelle physique, comment se fait-il que tant de passages dans la Bible prêtent à Dieu des parties du corps humain ? Par exemple, lorsque Dieu a révélé sa gloire à Moïse dans l'Ancien Testament, voici ce qu’il lui a dit dans Exode 33.22-23 : « Quand ma gloire passera, je te mettrai dans un creux du rocher et je te couvrirai de ma main jusqu'à ce que je sois passé. Lorsque j'écarterai ma main, tu me verras par-derrière, mais mon visage ne pourra pas être vu. »
Les anthropomorphismes bibliques
Dans ces versets, Dieu parle de lui-même comme ayant une main, un dos (car il dit « tu me verras par-derrière »), et un visage. Comment cela est-il possible si Dieu est immatériel ? Dans le jargon théologique, on appelle cela un anthropomorphisme. Avez-vous déjà entendu ce mot ?
Qu’est-ce qu’un anthropomorphisme ?
Le terme anthropomorphisme résulte de la combinaison de deux termes grecs :
Anthropos, qui signifie « homme »,
Morphe, qui signifie « forme ».
De manière générale, l'anthropomorphisme est l'attribution de certaines caractéristiques humaines (comportement ou morphologie) à d'autres entités, comme des dieux, des animaux, des objets ou des phénomènes. Dans la Bible, un anthropomorphisme apparaît lorsque l'Écriture parle de Dieu le créateur, en lui attribuant des caractéristiques propres aux êtres créés.
Pourquoi Dieu utilise-t-il des anthropomorphismes ?
Pourquoi Dieu parle-t-il de lui-même en utilisant des parties du corps humain, comme une main ou un visage ? Dieu s’exprime ainsi pour nous donner un cadre de référence familier, afin que nous puissions mieux le comprendre. Comment peut-on décrire Dieu avec des mots compréhensibles alors que rien sur terre ne lui ressemble ? La réponse est qu’on ne peut pas le faire ! Alors, Dieu, cherchant à nous donner une meilleure compréhension de son être immatériel, utilise des références humaines comme une main ou un visage.
Des exemples dans les Écritures
Nous voyons de nombreux textes où Dieu a recours à ce genre de procédé :
David déclare dans Psaume 60.5 :« Sauve-nous par ta main droite et exauce-nous ! »
Jésus a dit dans Jean 10.27-29 :« Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle. Elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher à ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous et personne ne peut les arracher à la main de mon Père. »
Anthropomorphismes et formes animales
Le fait que les anthropomorphismes soient simplement des points de référence apparaît également lorsque Dieu utilise des formes animales pour se décrire. Quelqu’un dira peut-être :« Peut-on encore parler d’anthropomorphisme lorsque la comparaison emprunte au monde animal ? » Souvenons-nous que l'anthropomorphisme biblique consiste à parler de Dieu en lui attribuant certaines caractéristiques propres aux êtres créés. Bien sûr, l’être humain vient en premier, mais il n’est pas exclusif. La Bible parle aussi de Dieu en utilisant certains attributs que l’on retrouve chez les animaux.
Psaume 91.4 dit au sujet de la protection de Dieu : « Il te couvrira de ses ailes et tu trouveras un refuge sous son plumage. » Dieu a-t-il vraiment des ailes comme un oiseau ? Non, car il est esprit ! Mais Dieu veut que nous comprenions qu'il prend soin de nous comme une poule prend soin de ses poussins. C'est une illustration que nous pouvons comprendre, même si elle est encore loin de la véritable gloire de Dieu. Les soins du Seigneur pour nous sont infiniment plus grands que tout ce qu'une poule pourrait faire pour ses poussins. Mais si Dieu est esprit, que pouvons-nous apprendre d'autre sur lui ?
L’invisibilité de Dieu
Parce que Dieu est Esprit, cela signifie également qu'Il est invisible. Étant immatériel, nous ne pouvons pas voir Dieu. C'est ce que l’apôtre Jean a enseigné dans son Évangile. Regardez ce qu'il a dit au chapitre un et au v.18 : « Personne n'a jamais vu Dieu ; Dieu le Fils unique, qui est dans l'intimité du Père, est celui qui l'a fait connaître. » Le seul humain qui ait jamais vu Dieu dans sa pleine gloire, c’est Jésus. C'est donc par Jésus que nous pouvons avoir une meilleure compréhension de Dieu, car Colossiens 1.15 déclare : « Le Fils est l'image du Dieu invisible. » L’invisibilité de Dieu est également attestée par Paul dans sa doxologie de 1 Timothée 1.17 : « Au roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et seul sage soient honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen ! »
Les théophanies : les manifestations visibles de Dieu
Cependant, même si Dieu est invisible, il convient de noter qu'à certaines occasions dans la Bible, Dieu a choisi de prendre une forme physique pour se révéler temporairement à l'homme de manière sensible. Ces manifestations physiques temporaires, on les appelle des théophanies. Nous en avons un exemple dans le livre d'Esaïe. Le prophète déclare avoir vu le Seigneur sous forme physique. Nous lisons dans Esaïe 6.1 : « L'année de la mort du roi Ozias, j'ai vu le Seigneur assis sur un trône très élevé ; le bord inférieur de son vêtement remplissait le temple. » En fait, Dieu s'est révélé tout au long de l'histoire biblique sous de nombreuses formes physiques différentes :
À Abraham sous la forme d’un homme (Genèse 18.1-2).
À Moïse dans une flamme de feu (Exode 3.2).
À Israël par une colonne de nuée et de feu (Exode 13.21).
À Gédéon par un ange (Juges 6.22).
Et la liste pourrait encore continuer...
Christ : la suprême révélation de Dieu
Mais l'expression la plus complète de Dieu se trouve en Jésus-Christ son Fils. Cette apparition ne peut être considérée comme une théophanie, car elle n'était pas temporaire, comme ce fut le cas pour Abraham, Moïse et les autres individus de l’Ancien Testament. Même si Christ n’est resté que 33 ou 34 ans sur terre, il demeurera éternellement Homme, tout en étant Dieu, selon 1 Timothée 2.5 : « En effet, il y a un seul Dieu et il y a aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, Jésus-Christ. » Or, c'est par Christ que nous pouvons percevoir la glorieuse réalité de Dieu.
Hébreux 1.3 dit ceci :« Le Fils est le reflet de sa gloire et l'expression de sa personne, il soutient tout par sa parole puissante. Après avoir accompli au travers de lui-même la purification de nos péchés, il s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts. » Dans Jean 14.9, Jésus a affirmé quant à lui :« Celui qui m'a vu a vu le Père. » L'expression ultime de Dieu se voit en la personne de Jésus-Christ. Chaque fois que nous lisons les évangiles, nous voyons Dieu en action sous forme humaine. Donc, Dieu est Esprit et il est invisible. Cependant, il a parfois choisi de se révéler aux hommes par des théophanies, c’est-à-dire des apparitions temporaires, et finalement il s’est révélé par Jésus-Christ son Fils unique. Cela nous amène à cette grande question :
Qu’est-ce que cela signifie pour nous ?
Ou, pour la formuler autrement : Comment pouvons-nous appliquer à notre vie la réalité que Dieu est Esprit ? Lorsque Jésus dit dans Jean 4.24 :« Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. »Il veut nous montrer que cette réalité devrait affecter notre manière de l'adorer. Puisque Dieu est Esprit, nous devons l'adorer en esprit et en vérité.
La vraie nature de l’adoration
Certains ont interprété et appliqué la déclaration de Christ à notre besoin d’adorer Dieu par la puissance et l’onction du Saint-Esprit. C’est ainsi que dans les milieux charismatiques, le parler en langues et le chant en langues ont été introduits dans les temps de louanges collectives, car c’est une façon pour les croyants d’adorer Dieu en esprit. Mais le terme « en esprit » ne désigne pas le Saint-Esprit ; il se réfère essentiellement à l’esprit de l’adorateur.
Quand Jésus déclare que « Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit », il indique que l’adoration est comme Dieu : immatérielle ! Mes amis, l’adoration est principalement une question de cœur, de l’homme intérieur. Ce n’est pas une question de lieu ou d’activité. Vous pouvez chanter sans adorer, vous pouvez prier sans adorer, vous pouvez donner une offrande sans adorer, vous pouvez danser « devant le Seigneur » sans adorer.
Matthieu 15.8 : un rappel crucial
« Ce peuple prétend s'approcher de moi et m'honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. »
Il y a aujourd’hui beaucoup de folklore dans la louange chrétienne. Les croyants font du bruit et s’excitent, pensant attirer ainsi l’attention de Dieu. Ils dansent, ils sautent, ils frappent des mains, ils crient, ils brandissent des bannières, ils prononcent des mots hébreux, en croyant qu’ils adorent en esprit. Mais c’est faux ! Dans toute démonstration visible et matérielle, il n’y a pas d’adoration, car « Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit. »
Dieu est immatériel, et l’adoration qui touche son cœur est immatérielle comme lui. C’est l’adoration qui vient de l’homme intérieur qui se tient humblement devant Dieu. Puisse notre Père céleste nous aider à avoir une marche plus authentique avec lui, une marche qui soit réellement spirituelle, car Dieu est Esprit.
Que le Seigneur vous bénisse !
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