Pendant tout le mois de décembre, nous nous arrêtons sur Mt 2.1-11 (que je vous invite à lire encore une fois). En examinant attentivement notre texte, nous avons déjà relevé deux points essentiels. Laissez-moi vous les rappeler :
Premièrement, Jésus est un homme réel dont l’Histoire rend témoignage, et qui peut être trouvé par d’autres hommes tout aussi réels, appartenant à une culture et une époque donnée.
Deuxièmement, Jésus est le pain de vie et le grand berger qui se sacrifie pour le salut du monde. Nous avons développé chacune de ces vérités dans les 3 premiers articles. Il y a un 3ème point que je voudrais voir pour conclure notre méditation de cette fin d’année 2020 :
Troisièmement, la vie terrestre de Jésus fut accompagnée de nombreux signes, que nous retrouvons surtout au commencement et à la fin de sa vie.
Par exemple, la Bible nous dit que certains évènements inhabituels se sont produits autour de sa crucifixion, comme la voix du père qui se fit entendre audiblement à la foule, peu avant qu’il soit arrêté : Père, glorifie ton nom ! Et une voix vint du ciel : Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore. La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c’était un tonnerre. D’autres disaient : Un ange lui a parlé. Jésus dit : Ce n’est pas à cause de moi que cette voix s’est fait entendre ; c’est à cause de vous (Jn 12.28-30).
Au moment même de son exécution, il y eut des ténèbres à partir de midi, jusqu’à trois heures de l’après-midi, le voile du temple se déchira de haut en bas, indiquant que cela venait de Dieu, un tremblement de terre se produisit, et quelques saints ressuscitèrent ! (Cf. Mt 27.51-53 et Lu 23.44-45).
Comme son départ de la scène terrestre, son arrivée fut aussi le théâtre de plusieurs signes : les anges qui apportent des messages de Dieu, qui apparaissent aux bergers, les prophéties de plusieurs personnes, la protection surnaturelle dont Jésus fait l’objet lors de la menace d’Hérode, et bien entendu, l’apparition de l’étoile guidant les mages jusqu’au Christ !
Certains ont prétendu que cette étoile d’une brillance peu commune, était le résultat de la conjonction de plusieurs planètes. D’autres y ont vu l’apparition d’une supernova ou d’une comète. Mais si c’était le cas, comment cette étoile se déplaçait-elle vers le lieu exact où se trouvait Jésus, pour ensuite s’y arrêter ?
La raison est tout autre : il s’agit d’un signe, d’une manifestation surnaturelle de la puissance divine pour diriger les savants venus de l’Est, un peu comme la colonne de feu et la nuée lumineuse ont conduit le peuple d’Israël dans le désert vers le pays promis (Cf. Ex 40.36-38 et Ps 78.14). On peut se demander pourquoi ces signes ? La réponse se trouve dans le passage cité plus haut : « c’est à cause de vous », c’est-à-dire de tous les individus présents à l’occasion, pour les avertir que le Fils de Dieu est venu et qu’il accomplira ce pour quoi il a été envoyé du ciel.
Ces évènements sont là pour confirmer que Jésus est bien en mission sur terre de la part du Père céleste. Même s’il arrivait humblement, comme un simple homme, Dieu a voulu indiquer qu’il était à l’origine de la venue de son Fils unique. La majesté de Jésus en tant Messie, réclamait la manifestation de signes, car le surnaturel était de mise pour l’apparition du Roi des rois.
Bien sur, il y a ceux qui ont eut lieu sans qu’il en soit l’agent exécuteur, comme nous venons de le voir, mais il est beaucoup question de ceux qu’il a accomplis lui-même. Pierre proclamera le jour de la Pentecôte : Hommes Israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes (Ac 2.22).
Il est évident que Pierre fait allusion aux multiples guérisons, exorcismes et résurrections que Jésus a réalisés durant son ministère. Cependant, les évangiles nous décrivent également les miracles qu’il a accomplis dans d’autres domaines, tels que : apaiser une tempête, marcher sur le lac, multiplier les pains et les poissons, changer l’eau en vin…
Lorsque le Roi des rois est venu sur terre, il avait ses lettres de créances, et il les possède toujours. Il peut encore guérir les malades, soulager les cœurs brisés, pourvoir à nos besoins physiologiques, transformer des situations humainement impossibles, créer des occasions inespérées, etc.…N’a-t-il pas déclaré : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre (Mt 28.18) ? Celui qui a tout pouvoir, ne peut-il pas intervenir dans notre vie, et accomplir des choses extraordinaires ?
Les miracles font autant partie intégrante de l’évangile, que les enseignements de Jésus. Si nous ôtons de l’évangile le surnaturel, il cesse d’être l’évangile, pour devenir un simple système moral, mais Paul dit que l’évangile est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Ro1.16). Croyons-le !
Cette puissance peut se manifester sous trois formes : les miracles, les prodiges et les signes. Un miracle, c’est la manifestation d’un pouvoir surnaturel. Un prodige sert à accentuer la nature exceptionnelle de l’évènement qui se produit. Quant au signe, il a pour but d’attirer l’attention sur une réalité supérieure.
Cependant, il n’existe pas, comme certains voudraient nous le faire croire, des méthodes qui nous permettraient d’avoir accès à cette puissance divine quand nous le souhaitons. Seul Dieu
dispose de sa puissance, il ne la partage avec personne d’autre. Nous dépendons de sa souveraineté en la matière, et devons apprendre à lui soumettre nos besoins avec humilité.
Quand il s’agit de prier notre Dieu pour qu’il intervienne dans notre vie, il est, je crois, nécessaire de dire comme Jésus : Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux (Mt 26.39). A ce sujet, il nous faut faire attention à cet enseignement qui prétend que par la foi, nous pouvons tout faire. Bien sur, si Dieu nous accorde le don spécial de la foi, nous pouvons voir des choses prodigieuses se réaliser, mais cela dépend uniquement du Seigneur, et non d’une soi-disant maîtrise de la foi que nous aurions appris à développer en utilisant certaines formules.
Mais pour en revenir à notre thème – les miracles, les prodiges et les signes – nous pouvons dire que celui qui était assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts (Hé 1.3), Jésus-Christ, est apparu sur terre accompagné de la manifestation d’un pouvoir surnaturel (la puissance du Saint-Esprit), appuyant la nature exceptionnelle de l’évènement (l’incarnation), afin d’attirer l’attention des hommes sur une réalité supérieure (le Royaume de Dieu).
Et enfin, quatrièmement, Jésus révèle sa divinité, car il reçoit et accepte l’adoration qui n’est réservé qu’à Dieu seul.
Nous voyons dans notre texte que les premiers individus qui cherchèrent à adorer Jésus ne furent pas des membres du peuple de l’alliance, mais des étrangers, qui exprimaient de cette façon le désir et la possibilité pour des hommes de toute race et de toute culture, de s’approcher du Seigneur pour l’honorer.
Quand ils aperçurent l’étoile, ils furent saisis d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent ; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe (Mt 2.10-11).
Si nous regardons attentivement ce deuxième chapitre de l’évangile selon Matthieu, nous nous rendons compte qu’il parle peu de Jésus lui-même, les projecteurs étant davantage braqués sur l’accueil que lui accordent les différents acteurs.
D’un côté, nous assistons à l’adoration de ceux qui viennent d’un pays étranger. D’un autre coté, nous voyons l’hostilité de celui qui refusait un autre roi que lui-même. Et au milieu, nous apercevons l’indifférence de ceux qui étaient sensés l’attendre. N’est-il pas exact que l’accueil que nous accordons à une personne, révèle l’importance qu’elle représente pour nous ?
Combien cela est vrai pour Jésus. Si nous comprenons qui il est réellement, et ce qu’il signifie pour nous, notre réaction sera beaucoup plus proche de celle des Mages que de celle d’Hérode ou des autorités religieuses juives. A mon avis, l’attitude la plus étrange n’est pas celle d’Hérode, si choquante soit-elle, en raison de la brutalité dont il fit preuve plus tard, mais c’est celle des principaux prêtres et des docteurs de la loi.
Ce sont ceux qui auraient dû accourir aux pieds de Jésus pour lui présenter leur hommage, car ils étaient parfaitement au courant des prophéties annonçant la venue du Messie. Ils ont même indiqué à Hérode où le nouveau roi devait naître. Mais aucun d’eux ne s’est déplacé pour aller vérifier et constater sur place ce qu’il en était…
Leur absence de réaction révèle leur indifférence. Ils ont démontré que leurs préoccupations politiques et religieuses, étaient plus importantes que la parole de Dieu dont ils étaient les gardiens. Cette parole, faite chair, était descendue jusqu’à eux, mais ils ont réagi tel que l’a décrit l’apôtre Jean dans son évangile : Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue » (1.11).
Et voilà qu’interviennent ces Mages. Ils n’appartiennent même pas au peuple élu et n’ont pas à leur disposition l’ensemble des textes sacrés. Peut-être que leur confrérie avait-elle gardé le lointain souvenir d’un de leur responsable, probablement le prophète Daniel, que le roi Nebucadnetsar avait établit chef suprême de tous les sages de Babylone (Da 2.48) des siècles auparavant, et qui avait annoncé la venue de ce nouveau roi ?
C’est ce que certains érudits croient, même si aucun texte biblique ne le confirme. Quoiqu’il en soit, ce sont des étrangers à l’alliance, qui sont venus jusqu’à Jérusalem, après un voyage de plusieurs mois – peut-être même de plus d’un an – pour se prosterner devant le Messie et l’adorer.
Tout ceci nous rappelle que ce n’est pas tant la connaissance que nous possédons qui compte, mais plutôt ce que nous ferons de cette connaissance. Disposer d’informations sur Jésus c’est bien, mais la vraie question est : Quelles actions allons-nous entreprendre en réponse à ces informations ?
Certains diront que s’ils ne voient pas Dieu, ou Jésus, ils ne croiront pas. C’est ce qu’on appelle « la foi de Thomas », qui n’est rien d’autre que de l’incrédulité, selon les propres termes de Jésus (Cf. Jn 20.24-27). Ces Mages n’avaient pas encore vu Jésus, et pourtant ils croyaient en son existence sur la base d’une tradition, laquelle était soutenue par une lumière dans le ciel.
Dans sa première épître, l’apôtre Pierre témoigne : lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse (1.8). Pour l’aimer et croire en lui sans l’avoir vu physiquement, nous devons accepter le témoignage de ceux qui l’ont côtoyé, qui ont rapporté fidèlement ses enseignements et ses actes ; je veux bien sur parler des apôtres de l’Agneau.
Ces Mages entreprennent donc un long voyage pour venir adorer le roi de juifs. Ils sont animés d’une véritable passion, et se mettent à le chercher sans relâche, même lorsque l’étoile semble avoir disparu au dessus de Jérusalem. Devant l’ignorance, la ruse et l’indifférence des différents individus rencontrés, ils continuent de chercher jusqu’à ce que l’étoile les conduise à l’endroit exact où se trouve l’enfant. Leur expérience me rappelle ce que Dieu a dit par son prophète : Vous me chercherez, et vous me trouverez, car vous me chercherez de tout votre cœur (Jé 29.13). Ces Mages réagissent de trois façons lorsqu’ils découvrent Jésus :
Premièrement, ils furent saisis d’une très grande joie, ce qui indique que rien d’autre ne les auraient autant réjouis. Ils avaient enfin trouvé ce qu’ils cherchaient.
Deuxièmement, ils se prosternèrent et l’adorèrent, ce qui démontre un réel respect et une profonde affection pour celui qu’ils ont trouvé. A ce sujet, il est intéressant de noter qu’ils ont adoré Jésus, et non Marie…
Et troisièmement, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe, manifestant ainsi le don de soi associé à l’adoration. Les objets qu’ils ont offerts, étaient sans aucun doute de grande valeur financière, mais nous pouvons y discerner aussi des valeurs symboliques : l’or représente la royauté de Jésus, l’encens symbolise la dévotion (prière) dont est digne sa divinité, et la myrrhe, renvoie à son sacrifice, celui qu’il accomplira trente ans plus tard.
Ainsi quand les mages sont venus vers Jésus, ils lui ont offert des dons qui annonçaient qu’il est le Roi auquel nous devons nous soumettre, qu’il est le Dieu que nous devons honorer, et qu’il est le sacrifice parfait qui nous sauve de nos péchés. Devant une telle révélation, que pouvons-nous faire d’autre si ce n’est l’adorer ? Et pourtant, ce n’est pas de cette façon qu’ont réagi les principaux sacrificateurs et les docteurs de la loi : ils l’ont au contraire ignoré. Quant à Hérode, il a voulu se débarrasser de Jésus une fois pour toute. Et vous, que ferez-vous ?
A bientôt...
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