Nous poursuivons notre méditation sur Mt 2.1-11 (que je vous conseille de lire). Nous avons dit que les épisodes de l’adoration des mages, ainsi que la fuite et le retour d’Egypte de l’enfant Jésus, jette une lumière plus prononcée sur sa divinité de celui que l’on nomme à raison : le Roi des rois. Dans ce texte, nous pouvons y voir les principaux thèmes de l’Evangile.
En examinant la venue des mages d’Orient, nous découvrons quatre vérités sur Jésus. Nous avons déjà considéré la première, à savoir que Jésus est un homme réel dont l’Histoire rend témoignage, et qui peut être trouvé par d’autres hommes tout aussi réels.
Nous prétendons croire en Dieu, mais savons-nous qu’il s’est majestueusement révélé en la personne de Jésus ? Nous ne devons pas chercher Dieu à l’intérieur de nous, ou dans la paisible beauté d’un coucher de soleil en bord de mer, de façon subjective, mais il nous faut le chercher à l’extérieur et de manière objective, dans la révélation de Dieu fait homme.
Ces Mages ont confirmé la promesse que fera plus tard Jésus dans Mt 7.7 : Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Ils se sont approchés de Dieu, là où il se trouvait : dans le petit enfant de Bethléem. Cela nous indique que la foi chrétienne est :
Premièrement une foi historique, basée sur des personnes, des lieux et des événements réels.
Deuxièmement, c’est une foi rationnelle, utilisant l’intelligence pour vérifier que les faits sont dignes de confiance.
Troisièmement, c’est une foi objective, avec la personne et l’œuvre de Jésus comme sujet de cette foi.
La Foi Evangélique n’est pas à mettre au même rang que les spiritualités orientales ou les théories du Nouvel Âge qui offrent à tous une approche subjective, reposant principalement sur les convenances personnelles. Nous ne pouvons pas accommoder le christianisme selon les modes passagères, ou en fonction des préférences existentielles de chacun.
Non, il ne peut en être ainsi si nous désirons entrer dans plan rédempteur de Dieu ! Des évènements historiques impliquant une personne réelle, requièrent notre confiance : la naissance, le ministère unique, la mort expiatoire et la résurrection de Jésus-Christ. Et c’est sur la base de cette confiance que nous accédons au salut que le Seigneur a accompli pour nous. Il n’existe aucune autre alternative.
Deuxièmement, lorsque nous interprétons à la lumière du Nouveau Testament, la prophétie que cite les spécialistes de la loi en réponse à Hérode, nous apprenons deux merveilleuses vérités sur Jésus : tout d’abord qu’il est le pain de vie, et ensuite qu’il est le grand berger qui se sacrifie pour le salut du monde : Et toi, Bethléhem, terre de Juda, Tu n'es certes pas la moindre entre les principales villes de Juda, Car de toi sortira un chef Qui paîtra Israël, mon peuple. (2.6).
Notre texte dit que les Mages se rendent à Jérusalem, car pour eux quoi de plus normal que de chercher le roi d’Israël dans la principale ville de sa nation ? Mais, ô surprise, Jésus ne se trouve pas à Jérusalem ! Il a choisi une autre voie qui démontre son humilité et son esprit de sacrifice.
Le Roi des rois n’est pas venu selon les conventions humaines qui auraient exigé qu’il demeure dans un palais de la grande ville. Il habitait une simple maison dans un modeste village situé à une dizaine de kilomètres au sud de Jérusalem, nommé Bethléem, ce qui signifie « maison du pain ».
Il est intéressant de noter que la vie de Jésus est marquée par le signe du pain. Il naît dans un village dont la signification en hébreux fait référence au pain. Ensuite, pendant son ministère, lors de nombreux repas, Jésus rompt le pain avec différentes personnes. L’un de ses plus merveilleux miracles fut de multiplier quelques pains pour nourrir plusieurs milliers de gens.
Pendant le dernier repas qu’il a pris avec ses disciples avant son arrestation, Jésus a fait allusion à son corps en rompant le pain. Après sa résurrection, il se manifeste à ses disciples en partageant de nouveau le pain avec eux. Lors de ces différents évènements, Jésus a confirmé que pour lui le pain n’est pas seulement un mot servant à désigner un aliment, mais que c’est également une réalité véhiculant un message spirituel important pour les croyants de toutes les époques.
Mais revenons au choix de Bethléem comme lieu de naissance. Est-ce un hasard ? Dans le calendrier de Dieu, ce dernier concept n’a pas sa place. Mais alors pourquoi est-il venu au monde dans ce village ? Tout simplement parce que c’est là que David est né et a été oint comme roi par le prophète Samuel (cf. 1 S 16.1). Mais il y a aussi une raison sous jacente, car le nom de ce village représentait ce que Jésus était réellement, au-delà de toute apparence : le pain de vie.
N’est-ce pas ce que Jésus a dit sur lui-même : Je suis le pain de vie (Jn 6.35) ? Pourquoi le Christ se présente t-il comme le pain de vie ? Que signifie cette image ? La réponse, c’est lui-même qui la donne : Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde (Jn 6.51). Il est le pain de vie, parce qu’il meurt pour le salut du monde. Il n’y a rien de mystique dans cette image. C’est une parole de foi, et elle fait appel à notre foi dans le sacrifice que Jésus a accompli pour nous à la croix.
Il déclare dans Jn 6.58 : C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement. A n’en pas douter, les paroles de Jésus trouvent un écho dans l’esprit de ses auditeurs. Il s’adressait à des juifs qui étaient fiers de rappeler l’histoire de leurs ancêtres nourris miraculeusement par Dieu dans le désert. Après leur libération de l’esclavage en Egypte, alors qu’ils étaient en route vers la terre promise, chaque jour l’Eternel envoyait du ciel une sorte de pain, appelé manne.
Cet épisode fait partie du patrimoine religieux d’Israël, et personne n’osait le mettre en doute. Jésus est bien sur au courant de cette histoire, mais il veut indiquer ici, qu’en tant que Dieu incarné, il est plus grand que la manne. Dans l’utilisation du pain par rapport à Jésus, nous pouvons relever trois métaphores :
Jésus est le don de Dieu pour que nous ayons la vie et que nous échappions au dépérissement spirituel. C’est ce que laisse entendre Jn 5.24 : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. Nous apprenons que la conversion à Christ produit chez nous un transfert défiant la logique naturelle.
Alors que nous sommes sensés, habituellement après de nombreuses années sur terre, passer de vie à trépas, ici il est dit qu’en croyant en Jésus, nous passons « de la mort à la vie ». Comment pouvons-nous comprendre cette parole du Christ ? Cela signifie que, bien qu’étant vivants physiquement, nous sommes morts spirituellement, c'est-à-dire « séparés de Dieu », tant que Jésus n’est pas notre Seigneur.
Mais quand nous nous confions dans la mort et la résurrection du Christ, nous sommes réconciliés avec Dieu, et nous recevons une qualité de vie dans notre âme, que la Bible nomme la vie éternelle. Celle-ci ne dépend pas de notre religion, mais uniquement de la réalité de notre relation avec Jésus, car selon 1Jn 5.12 : Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. La vie éternelle ne se trouve nulle part ailleurs que dans la personne de Jésus, le divin Fils de Dieu.
Deuxièmement, le pain est une nécessité universelle. Le riche, le pauvre, le blanc, le noir, l’adulte, l’enfant, l’homme, la femme, etc. Nous avons tous besoin de nourriture.
Jésus est le don de Dieu pour tout individu sur terre, qu’il soit faible ou fort, grand ou petit, savant ou ignare… Quel qu’il soit, peu importe sa stature physique, sociale et religieuse, un être humain a besoin de Jésus pour son salut.
Je sais que la prétention à l’exclusivité du salut que proclame le message évangélique, rebute de nombreuses personnes. C’est peut-être encore plus vrai en France, où nous sommes si attachés aux valeurs républicaines de « liberté, égalité, fraternité ».
Comment osons-nous clamer que seul Jésus sauve, alors qu’il existe tant de religions ? N’avons-nous pas la liberté de choisir ce que nous voulons croire et comment y croire ? La fraternité universelle ne met-elle pas toutes les croyances sur un point d’égalité, de telle sorte que l’une n’est pas supérieure à l’autre, tout n’étant qu’une question de convenance personnelle ? Beaucoup souhaiteraient qu’il en soit ainsi, car « la spiritualité à la carte » fait fureur aujourd’hui. Mais en vérité, ce n’est pas ce que dit la Bible.
L’apôtre Pierre déclare devant les autorités religieuses de l’époque : Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Ac 4.12). Il fait écho aux propres paroles du Christ qui affirma quelques temps avant : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jn 14.6). Avons-nous besoin d’une autre confirmation après ces paroles de Jésus ? Il est la seule voie d’accès au Père. Il est l’unique possibilité de salut dont tout homme a besoin.
A bientôt...
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