Nous avons entrepris, il y a quelques temps de cela, une réflexion intitulée « Comment vivre en tant que chrétien ». L’objectif est de rappeler certains fondamentaux que de nombreux chrétiens ont tendance à oublier. Par « fondamentaux », je fais référence à certaines vérités doctrinales que tous ceux qui se réclament de Jésus-Christ doivent connaître, non seulement intellectuellement, mais aussi et surtout expérimentalement. Nous avons examiné les thèmes de « L’union avec Christ », de « l’adoption par le Père » et de « La justification par la foi ». Aujourd’hui, je voudrais aborder un sujet trop souvent négligé dans la sphère évangélique contemporaine : « La croissance dans la sanctification ».
La sainteté n’est pas une option
On peut affirmer sans risque que la préoccupation majeure des apôtres pour ceux qui étaient sous leur responsabilité était qu'ils vivent une vie sainte. Qu’ils entendent l’Evangile et y croient en vue de leur justification était une évidence, mais juste après venait l’urgence de la sanctification comme le démontrent les textes suivants :
1 Th 5.23 (Sg 21) : Que le Dieu de la paix vous conduise lui-même à une sainteté totale et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irréprochable lors du retour de notre Seigneur Jésus-Christ !
1 P 1.15 : Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite.
1 Jn 1.5-6 : La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité.
Dans ce dernier passage, il est entendu que les ténèbres désignent une vie de désobéissance à la vérité divine, alors que la lumière se réfère à une vie sainte conformément à la révélation de la vérité qui sauve. La sanctification est si importante que les croyants qui n'en ont pas le désir révèlent l'état dangereux dans lequel se trouve de leur âme. He12.14 (Sg 21) exprime ce danger de la façon suivante : Recherchez la paix avec tous et la progression dans la sainteté : sans elle, personne ne verra le Seigneur. Savoir comment vivre une vie sanctifiée doit donc être une priorité absolue pour le chrétien. C’est la raison pour laquelle je vous propose de répondre à cette simple question : Comment sommes-nous sanctifiés ?
Le rôle de la Trinité dans notre sanctification
Premièrement, nous devons connaître le Dieu trinitaire qui sauve les hommes du péché. Pour être clair, la sanctification consiste à être mis à part pour Dieu le Père et à grandir dans la ressemblance à Christ grâce à l’œuvre du Saint-Esprit en nous. C’est aussi simple que cela. En nous conformant à l'image du Christ, nous devenons inévitablement plus semblables à Dieu. Il faut commencer par faire confiance à l'œuvre accomplie par le Christ sur la croix, œuvre par laquelle son peuple est sauvé et rendu capable d'être sanctifié. Sans la vie et la mort de Jésus, il n'y aurait ni justification ni sanctification. Sans l’œuvre de la rédemption du Fils et de la sanctification du Saint-Esprit, nous n’aurions aucun accès à la communion avec le Père céleste (Cf. Ep 2.18).
Le Saint-Esprit vient habiter en nous en nous rendant spirituellement vivants et en nous donnant un cœur qui désire les choses de Dieu (Cf. Tit 3.5). Le même Saint-Esprit nous sanctifie en appliquant la Parole de Dieu à notre cœur et en produisant son fruit dans notre vie (Cf. Ga 5.22). Sans le Dieu trinitaire, nous serions tous abandonnés à notre état naturel de pécheurs morts dans nos offenses et sous l'emprise d'un triple ennemi : notre déchéance intérieure, le monde et Satan. C’est ce que déclare Ep 2.1-2 (Sg 21) : Quant à vous, vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés, que vous pratiquiez autrefois conformément à la façon de vivre de ce monde, conformément au prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui est actuellement à l'œuvre parmi les hommes rebelles.
Pas de sainteté sans changement
Deuxièmement, nous devons croire que Dieu nous a donné, dans sa Parole, et plus particulièrement dans les dix commandements, tout ce que nous devons savoir sur la sainteté de sa personne et de sa volonté (Cf. Ex 20.1-18). La Bible nous indique quelles sont les choses dont nous devons nous repentir, et quelles sont celles auxquelles nous devons obéir. Dit autrement, la Bible nous dit clairement ce que nous devons cesser de penser, de désirer et de faire, et ce que nous devons dorénavant penser, désirer et faire si notre vie appartient à Dieu. Prêtez une attention particulière aux passages suivants :
Es 1.16-17 (Sg 21) : Lavez-vous, purifiez-vous, mettez un terme à la méchanceté de vos agissements, cessez de faire le mal ! Apprenez à faire le bien, recherchez la justice.
Ro 13.12-13 (Sg 21) : La nuit est bien avancée, le jour approche. Débarrassons-nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme en plein jour, sans orgies ni ivrognerie, sans immoralité ni débauche, sans dispute ni jalousie.
Ep 4.22-24 (Sg 21) : On vous a enseigné à vous débarrasser du vieil homme qui correspond à votre ancienne manière de vivre et se détruit sous l'effet de ses désirs trompeurs, à vous laisser renouveler par l'Esprit dans votre intelligence et à vous revêtir de l'homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté que produit la vérité.
Comment Dieu pourvoit à notre sainteté
Troisièmement, nous devons être assurés que Dieu a donné à ses enfants toute la puissance nécessaire pour que la sanctification ait lieu dans leur vie. Il n’est nul besoin d’une seconde expérience ou d’un don particulier pour rendre effective notre sanctification, tout ce dont nous avons besoin c’est de croire que Dieu nous a déjà donné ce qui est essentiel à la sainteté de notre vie. C’est ce que l’apôtre Pierre affirme dans sa seconde épître (1.3-4 Sg 21) : Sa divine puissance nous a donné tout ce qui est nécessaire à la vie et à la piété en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa force. Celles-ci nous assurent les plus grandes et les plus précieuses promesses. Ainsi, grâce à elles, vous pouvez fuir la corruption qui existe dans le monde par la convoitise et devenir participants de la nature divine.
L’expression « devenir participants de la nature divine » fait référence à la sainteté de vie, car juste avant il est question de fuir la corruption qui existe dans le monde par la convoitise. En tant que disciples de Jésus, nous sommes appelés à fuir la corruption afin de devenir participants de la nature divine. Mais qu’est-ce qui rend cette sanctification possible ? Ce sont les plus grandes et les plus précieuses promesses accordées par Dieu lorsqu’il nous a donné tout ce qui est nécessaire à la vie et à la piété. Et comment Dieu a-t-il accompli ce don ? Pierre dit que c’est par sa divine puissance. Si nous sommes unis à Jésus, la divine puissance est déjà en nous pour nous rendre capables de vivre une vie sainte. C’est notre responsabilité de tirer profit de cet immense privilège !
Les deux obstacles majeurs à la vraie sanctification
Quatrièmement, nous devons nous garder des deux grandes erreurs parfois commises par rapport à la sanctification : le légalisme et l’antinomisme. Laissez-moi vous dire en quelques mots de quoi il s’agit.
Le légalisme consiste à substituer les œuvres méritoires de l’homme au don de la grâce et de la foi dans la rédemption accomplie par Christ. Le légalisme a tendance à remplacer la piété et la communion avec Jésus par des règles destinées à soulager la conscience et à impressionner Dieu. En agissant ainsi, le croyant perd la liberté en Christ, l’obéissance à la vérité, ainsi que la grâce et l’amour de Dieu (Cf. Ga 5.1-7). La déclaration de Paul dans Ep 2.8-9 reste valable tout au long de la vie chrétienne, elle ne change pas avec le temps : Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.
L’antinomisme consiste à rejeter toute exigence de la part du Seigneur sous prétexte qu’il est un Dieu de grâce, et que le croyant uni à Jésus n’a pas à se soumettre aux lois de l’Ancien Testament. L’antinomisme a ceci de pervers, c’est qu’il transforme notre liberté en Christ en une occasion de pécher, ce qui conduit à l'immoralité, à la fausse adoration, aux conflits dans les relations et au manque de maîtrise de soi (Cf. Ga 5.19-21). N’oublions pas ce que Paul dit dans Ga 5.13 : Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres.
Les fruits de la sainteté
Et enfin, cinquièmement, Paul dit dans Ga 5.24-25 (Sg 21) : Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont crucifié leur nature propre avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l'Esprit, laissons-nous aussi conduire par l'Esprit. L’expression « crucifié leur nature propre » signifie rejeter activement le péché et développer une haine de plus en plus grande pour le péché. Il faut savoir que le péché cherche à détruire toute ressemblance au Christ, c'est pourquoi la repentance est une grâce permanente à laquelle nous devons toujours recourir : nous devons confesser nos fautes, prier Dieu pour son pardon et nous détourner rapidement du péché.
Vivre et être conduit par l'Esprit équivaut à grandir en sainteté et à ressembler de plus en plus à Christ. Paul dit que les neuf aspects du fruit de l'Esprit sont des grâces diamétralement opposées aux œuvres de la chair (Cf. Ga 5.17). Si nous les mettons en parallèle, nous découvrons que l'amour mettrait fin aux inimitiés et aux querelles ; la bienveillance : aux animosités et aux disputes. La tempérance vaincrait l'impudicité et l'impureté ; la joie : la dissolution, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. La douceur surmonterait les divisions ; la paix : les sectes ; la patience : l’envie ; la bonté : l'idolâtrie ; et la foi : la magie. Ces caractéristiques ne trouvent pas leur origine dans le cœur humain, mais sont une conséquence directe de la présence intérieure du Saint-Esprit.
Les disciples du Christ sont les bénéficiaires de la grâce, mais ils ont l'entière responsabilité d'obéir avec confiance au Seigneur afin que de telles qualités soient produites en abondance dans leur vie. Nous ne pouvons pas parler de croissance dans la sanctification si le fruit de l’Esprit est absent ou rare dans notre vie. Nous devons en faire un sujet de méditation et de prière, et refuser de ne pas porter davantage du fruit de l’Esprit. C’est la raison pour laquelle Jésus a dit dans Jn 15.8 : Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.
Puisse notre Dieu nous fortifier de plus en plus, et nous rendre capables de marcher dans sa sainteté chaque jour de notre vie. Que le Seigneur vous bénisse abondamment !
À bientôt…
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