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COMMENT VIVRE AVEC JÉSUS

Mt 1.23 : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous.


Matthieu explique que la naissance de Jésus est l’accomplissement d’une prophétie d’Esaïe (7.14) qu’il cite textuellement. L’expression « on lui donnera le nom d’Emmanuel » décrit quelle est la vraie nature de Jésus, et ne désigne pas son nom propre. Pendant son incarnation, c’est-à-dire pendant sa vie sur terre, Jésus était littéralement « Dieu avec nous », c’est pourquoi il disait : « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jn 14.9). Tout ce que Jésus disait et faisait, c’était en réalité les paroles et les actes de Dieu venu dans un corps d’homme. Gardons cela à l’esprit en lisant Mt 28.19-20 :

19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,

20 et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.


Jésus demande aux apôtres de répandre l’Evangile dans le monde entier et de transformer les nouveaux convertis en disciples qui obéissent à ses enseignements. Il ajoute à cette mission une incroyable promesse : « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». Le Dieu incarné qui manifestait sa présence parmi les hommes pendant sa vie terrestre, est le même qui promet d’être encore avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. En d’autres mots, le Dieu qui est venu jusqu’à nous, les êtres humains, nous promet de ne jamais s’en aller, de ne jamais nous laisser, d’être toujours avec nous. Même si ce n’est plus physiquement, il continue d’être présent de façon invisible.


La question est : savons-nous comment vivre avec Jésus ? Lorsque Christ était présent physiquement sur terre, seuls ses disciples vivaient avec lui, car eux seuls avaient été appelés et eux seuls savaient comment vivre avec lui. De la même façon, si nous voulons vivre avec Jésus, nous devons y être appelés et répondre à son appel. Ensuite, nous devons apprendre à vivre avec lui. Tout d’abord, Jésus nous appelle par son évangile selon 2 Th 2.14 : C’est à quoi il vous a appelés par notre Évangile, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ. Il ne nous appelle pas par la religion ou par l’église, mais par son Évangile qui est la bonne nouvelle de son salut. Il nous appelle à nous soumettre à lui comme Seigneur et sauveur. Il nous appelle à une relation exclusive avec lui. Lorsque nous entendons l’appel de Jésus par l’Evangile, nous devons y répondre de deux façons : nous approcher du Seigneur, puis nous tenir devant lui. Examinons brièvement ces deux actions.



En parlant de Jésus, l’apôtre Pierre dira dans 1 P 2.4 : Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu. Cela signifie « venir près de Jésus et se mettre à sa portée ». S’approcher de Jésus implique trois choses :


1) Être à la portée de sa juridiction.

La juridiction désigne « l’organisme institué pour rendre la justice ». Être à la portée de la juridiction de Jésus signifie que nous nous soumettons à ses décisions de justice, que nous lui laissons le droit de nous juger et de prononcer son verdict. Nous lisons dans Lc 18.10-14 :

10 Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était pharisien, et l’autre publicain.

11 Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain ;

12 je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus.

13 Le publicain, se tenant à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur.

14 Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé.


Dans cette scène, le pharisien ne s’est pas mis à la portée de la juridiction de Jésus, car il ne comptait que sur ses mérites religieux. A l’inverse, le publicain lui, s’est mis à la portée de la juridiction du Christ, en reconnaissant qu’il est un pécheur perdu sans la grâce de Dieu qui pardonne. C’est pourquoi Jésus l’a déclaré « justifié », c’est-à-dire « reconnu non coupable » et renvoyé libre de toute condamnation. Comment pouvons-nous, vous et moi, nous placer sous la juridiction de Jésus afin d’être déclaré justifiés ? Paul nous donne la réponse dans Ga 2.16 : Néanmoins, sachant que ce n’est pas par les œuvres de la loi que l’homme est justifié, mais par la foi en Jésus-Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que personne ne sera justifié par les œuvres de la loi.


Nous nous plaçons sous la juridiction de Jésus en croyant en lui, en ce qu’il est et en ce qu’il a fait en mourant sur la croix et en ressuscitant d’entre les morts. Dès que nous plaçons notre confiance en la personne et en l’œuvre du Christ, nous somme sous sa juridiction, et nous sommes déclarés justes aux yeux de Dieu et pour l’éternité.


2) Être à la portée de sa main

Cela signifie que nous pouvons être secourus par lui, parce que notre proximité avec lui, en raison de notre justification, lui permet de venir à notre aide lorsque nous en avons besoin, comme cela est illustré dans Mt 14.28-31 :

28 Pierre lui répondit : Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur les eaux.

29 Et il dit : Viens ! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus.

30 Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il s’écria : Seigneur, sauve-moi !

31 Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?


Pierre était un disciple de Jésus, il avait déjà été rendu juste aux yeux du Seigneur. Il voulait vivre une expérience avec Jésus en allant vers lui sur l’eau. Il s’est vite retrouvé en difficulté en raison de ses doutes, mais parce qu’il était à portée de main de Jésus, celui-ci n’a eu qu’à tendre la sienne pour le sauver.


Es 59.1 : Non, la main de l’Eternel n’est pas trop courte pour sauver, Ni son oreille trop dure pour entendre. Jésus est capable de nous venir en aide, car sa main n’est pas trop courte, cependant, il nous faut être à portée de sa main. C’est pour cette raison que la Bible dit Jc 4.8 : Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs ; purifiez vos cœurs, hommes irrésolus.


Jésus s’approche de nous lorsque nous nous approchons de lui. Et comment nous approchons-nous de lui ? En nettoyant nos mains et en purifiant nos cœurs. En veillant à ce que nos actions et nos motivations soient alignés avec la volonté du Seigneur. Quand nous marchons dans l’obéissance envers le Christ, quand nous disons non au péché et oui à la sanctification, nous nous mettons à la portée de sa main pour nous venir en aide. C’est pour cela que le prophète Esaïe a ajouté dans Es 59.2 : Mais ce sont vos crimes qui mettent une séparation Entre vous et votre Dieu ; Ce sont vos péchés qui vous cachent sa face Et l’empêchent de vous écouter.


3) Être à la portée de son cœur

Cela signifie vivre dans son intimité, entretenir avec Jésus une relation où l’affection entre deux personnes est réelle, profonde et durable. Et cette intimité permet un échange, une interaction qui n’existe pas autrement.


Jn 21.20 : Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ?


Le disciple dont parle Pierre, c’est l’apôtre Jean, l’auteur de l’évangile. Quand le texte dit « le disciple que Jésus aimait », cela ne veut pas dire que Jésus n’aimait pas les autres disciples, mais cela signifie que Jean entretenait avec Jésus une relation telle que le Seigneur manifestait davantage son affection envers lui qu’envers les autres. Nous pouvons avoir la même affection pour plusieurs personnes, mais l’exprimer un peu plus envers ceux qui se montrent plus affectueux envers nous. C’est normal : les signes d’affection attirent les signes d’affection !


Une des caractéristiques de Jean, c’est qu’il avait l’habitude de se pencher sur la poitrine de Jésus lorsqu’ils étaient à table (n’oubliez pas qu’ils mangeaient à demi-allongé). Il exprimait une tendre intimité envers Jésus qui appréciait ces marques d’affection. Jésus a aimé que la femme pécheresse et Marie de Béthanie répandent sur lui du parfum en signe d’affection. Jésus aime être aimé. Jésus apprécie les signes d’affection. Non pas pour nourrir son ego, car il n’a pas d’ego, mais parce qu’il est Dieu est qu’il digne d’être adoré.


Nous avons besoin de savoir ce que ressent Jésus lorsque nous lui exprimons notre affection. Cela est illustré par le Cantique des Cantiques, qui est un poème qui célèbre l’amour entre deux personnes que l’on veut séparer. La réaction du Seigneur est dépeinte dans des passages comme Ca 4.9-11 :

9 Tu me ravis le cœur, ma sœur, ma fiancée, Tu me ravis le cœur par l’un de tes regards, Par l’un des colliers de ton cou.

10 Que de charmes dans ton amour, ma sœur, ma fiancée ! Comme ton amour vaut mieux que le vin, Et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates !

11 Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée ; Il y a sous ta langue du miel et du lait, Et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban.


Jésus a le cœur ravi par le moindre signe d’attention de notre part (= regard). Notre amour pour lui est aussi enivrant que le vin, et il en est charmé. Nos prières (= parfums) et nos louanges (= lèvres et langue) ont un goût et un parfum incomparables pour lui. Nos vêtements désignent notre justice, celle dont nous sommes revêtus par la foi en sa personne et son œuvre. Notre justification possède une odeur qu’il aime par-dessus tout. Tout cela pour nous montrer combien Jésus prend plaisir en nous et en notre affection pour lui... C’est ce qui nous amène à notre seconde action :


II. SE TENIR DEVANT LE SEIGNEUR


Ge 18.22 : Les hommes s’éloignèrent, et allèrent vers Sodome. Mais Abraham se tint encore en présence de l’Eternel.

C’est certainement le plus grand besoin des chrétiens d’aujourd’hui : apprendre à se tenir en présence de Dieu, c’est-à-dire devant le Seigneur. Alors que Jésus a dit qu’il est avec nous tous les jours, nous agissons souvent mal envers sa présence :


1) Nous venons rarement ou pas suffisamment longtemps devant lui, trop occupés que nous sommes par toutes nos activités. Nous négligeons de lui donner du temps de qualité qui réjouisse son cœur.


2) Nous venons trop souvent que pour lui demander des choses, avec notre liste de prières. Jésus n’est pour beaucoup de chrétiens que celui qui exauce leurs prières en leur dispensant des bénédictions à la demande.


3) Quand nous venons devant lui, nous ne savons pas comment nous comporter, parce que l’Eglise n’enseigne pas l’art de l’intimité avec Jésus, ce qui est pourtant indispensable pour la vie de la foi : pas de confiance sans intimité...


Si nous nous sommes approchés de Jésus en étant à la portée de sa juridiction, de sa main et de son cœur, nous devons maintenant nous appliquer à nous tenir adéquatement devant lui. Voici quelques précieuses indications qu’il faut intégrer dans notre vie avec Jésus :


1. Le Seigneur Jésus est une personne qui veut entretenir une relation intime avec d’autres personne : traitons-le donc comme une personne ayant des émotions, des sentiments et des réactions. Tout ce que nous faisons est ressenti par Jésus, rien ne le laisse indifférent.


2. La première condition pour entretenir cette relation intime avec Jésus, c’est de l’aimer selon Mc 12.30 : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Cela signifie l’aimer avec toute notre personne, toutes nos facultés et toute notre énergie. Cela implique de la ferveur, de l’affection et de l’intérêt pour Jésus, et non seulement de la croyance dans l’église ou la religion chrétienne.


3. Cette affection sincère pour Jésus se manifeste par une approche dans la prière qui commence toujours par la louange et les actions de grâces, lesquelles consistent à remercier le Seigneur. Trop de chrétiens commencent leurs prières immédiatement par des demandes, et parfois, leurs prières ne comportent que des demandes...

Ps 95.2 : Allons au-devant de lui avec des louanges, Faisons retentir des cantiques en son honneur !

Ps 100.4 : Entrez dans ses portes avec des louanges, Dans ses parvis avec des cantiques ! Célébrez-le, bénissez son nom !


Avant de vous occuper de vos besoins, vous devez vous occuper de Dieu en lui adressant vos louanges afin de l’honorer comme vous le devez. Trop de chrétiens n’honorent pas Dieu, en focalisant leurs prières que sur leurs besoins.


Mal 1.6 : Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis père, où est l’honneur qui m’est dû ? Si je suis maître, où est la crainte qu’on a de moi ?


Quand nous louons Jésus, nous l’honorons comme il se doit. Prenons donc le temps de le bénir par nos louanges. Que des paroles d’amour sortent de nos cœurs et de notre bouche avant toute parole de demande ! Nous devrions aussi réserver des temps exclusifs de louange au Seigneur, sans rien lui demander, c’est une bonne façon de crucifier notre chair, et de clouer le bec à notre ego.


4. Disciplinons-nous pour rester suffisamment de temps devant Jésus, et cela de façon régulière, afin de développer notre vie de prière. Sur une journée de 24 heures, nous devrions donner au Seigneur plus que les 10 minutes que nous lui offrons chaque jour. Il y a une avarice de la part des chrétiens en ce domaine, parce que la présence de Jésus n’est pas aussi importante pour eux qu’ils le prétendent.


Développons une soif grandissante de Jésus afin qu’il devienne de plus en plus réel dans notre conscience. Cela réclame du temps pour lui. Sans rien négliger à côté, car nous avons tous des obligations familiales, professionnelles et sociales, nous devons donner du temps de qualité à Jésus en lisant sa parole et en lui parlant.


Ps 42.3 : Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ?

Ce verset exprime merveilleusement quel doit être notre état d’esprit devant Dieu. Nous devrions être animés de cette soif de la présence de Christ. Son nom devrait remplir notre pensée constamment. Murmurons son nom. Admirons sa personne. Que notre cœur lui parle sans cesse, ou le plus souvent possible.


Quand le Christ occupe une place de plus en plus grande en nous, c’est seulement à partir de là que nous nous tenons sérieusement devant le Seigneur. C’est à partir de là que ce que nous avons lu dans le Cantique des Cantiques commence à devenir réel dans notre cœur. Puisse les jours qui sont devant nous contribuer à nous apprendre COMMENT VIVRE AVEC JÉSUS !


A bientôt...

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